Interview écrite

17 décembre 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec William Boyler, auteur de  » Sleeping Darkness « 

William_Boyler_EdilivrePouvez-vous introduire, en quelques mots, votre ouvrage ?
Mon ouvrage est un court roman dépeignant, à travers les yeux d’un personnage cynique et désabusé, certains aspects de la société dans laquelle nous vivons. C’est aussi l’histoire introspective de ce personnage, soumis à ses pulsions les plus sombres, qui apporte une réflexion objective sur la façon dont l’être humain vit les choses, démontrant avec ironie qu’il est plus facile de voir un verre à moitié vide là où il serait moins dommageable de le voir à moitié plein.

Qu’est ce qui vous a plu dans le fait de créer un personnage aussi désabusé ? Pourquoi l’avoir fait ainsi ?
Par le passé, je me suis adonné à des jeux d’écriture au cours d’une formation de mon cursus. Il s’agissait alors de créer un personnage, autour du thème suivant : « une personne que l’on va adorer détester ». J’ai essayé de rendre cet homme aussi détestable que possible par sa froideur, son cynisme et son manque d’empathie, tout en le rendant séduisant et touchant, en décrivant son passé et la manière dont il s’est construit cette carapace, qui cache en réalité bien des angoisses. Il est intéressant de mettre en avant cette ambivalence, qui décrit par ailleurs plusieurs émotions chez l’homme.

Vous abordez l’ennui comme un mal qui ronge les existences. Avez-vous caricaturé ou bien êtes-vous d’accord avec ce constat ?
Il s’agit, en ce qui me concerne, d’une caricature. L’ennui est opposé et complémentaire à l’épanouissement. L’ennui en est appréciable, car c’est lorsque nous y sommes soumis que nous réalisons à quel point la vie peut être riche. La vie ne peut pas être monotone et sans rythme, il est indispensable de connaître l’ennui afin de réellement savourer les moments épanouissants. Parallèlement, d’une certaine manière, sans l’existence du mal, que serait le bien ?

Qu’est ce que votre roman nous livre comme enseignements sur la société d’aujourd’hui ?
Il s’agit en quelque sorte d’une caricature du monde moderne. De plus en plus de personnes sont victimes d’une société de consommation poussant au matérialisme, les gens devenant sans cesse esclaves de nouveaux besoins qui, il y a une dizaine d’années, n’existaient pas. Il est difficile de vivre, de nos jours, sans être constamment connecté aux réseaux sociaux, à l’actualité, à nos écrans, si bien que l’on en perd petit à petit les valeurs comme le sens de la réflexion, de l’introspection. L’altruisme devient une valeur rare sur les marchés, et trop peu de personnes ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Il est essentiel de ne pas oublier que nous faisons partie d’un tout, et qu’il est important de voir la vie du bon côté, ne serait-ce que pour notre propre bien-être. Relativisme est à mes yeux le maître mot ; réapprenons à savourer l’oxygène que nous respirons !

Quels romans ou auteurs ont pu vous influencer pour écrire ce livre ?
American Psycho, de Bret Easton Ellis.

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
Savourez vos victoires tout comme vous pouvez tirer des enseignements de vos échecs, et voyez le verre à moitié plein là où beaucoup ne le voient qu’à moitié vide !