Interview écrite

3 septembre 2012
Posté par
Marie

Rencontre avec Virginie Cefai

Virginie Cefai, vous avez publié récemment deux nouveaux ouvrages Ondine Val d’Or et Je t’aimerais même en enfer chez Edilivre, que pouvez-vous nous en dire ?

Ondine  du val d’Or narre le parcours d’une jeune fille d’aujourd’hui,  âgée de dix-sept ans,   membre d’une famille unie, très heureuse. Enfant, elle fut rescapée de l’inondation de Valgorge, petit village niché dans la campagne cévenole. Ce fait a pour conséquence directe que, malgré  leur inquiétude sur la façon dont elle gère sa vie, ses parents ne lui opposent aucun interdit. La consommation exagérée d’alcool, les multiples  partenaires lors de sorties, font qu’elle est dans l’ignorance de la conception de l’enfant qu’elle porte, qu’elle dénie. A sa naissance, elle le rejette. Egocentrique, elle poursuit ses études, abandonnant sa fille, et se complaisant dans les aventures, les sorties, ne se souciant de quiconque, guidée par ses seuls plaisirs et ambitions. Dans son cœur, elle porte une immense passion : Stéphane Montussont, à qui elle avait aussi dissimulé sa grossesse.  Ce récit est inspiré par un fait réel, bien que l’histoire ne soit en aucun cas biographique, et que son déroulement et aboutissement diffèrent. Ce roman révèle des évènements tragiques.

Je t’aimerais même en enfer est un fragment de mon chemin de vie, le plus douloureux, le plus insensé qu’il soit. J’aurai pu intituler ce récit  « cela n’arrive pas qu’aux autres ». Un jour, un rendez-vous fixé sur un site de rencontres, via internet : une personne qui répond positivement à la question « vous êtes J.P ? ». Dylan qui me rencontre par le biais de la duperie, qui vole la place à un autre dans mon histoire. Il est un  homme marié, père de famille, qui a une très bonne situation professionnelle, bien plus importante  et différente que celle qu’il  me présentait. Dylan était ce prince qui venait me retrouver dans la caravane où je vivais, perdue dans les collines. Un homme hors du commun, qui  aspira mon âme, développa ma passion  qui fut construite sur une fondation de mensonges : il mentait sur la ville dans laquelle il résidait, sur son travail. Il me manipulait. Une rencontre sur le web, au demeurant banale, mais qui allait s’avérer singulière, blessante, destructive. Mensonges, passion, stupéfaction, haine sont les mots clé de cette relation particulière. J’y relate mon parcours, mon existence dans un mobil home dans un ranch. De même que je dévoile des coutumes étonnantes et d’autres affligeantes, dans la campagne provençale, sous le regard du massif des ALPILLES.

Je t’aimerais même en enfer est donc une biographie qui se base sur des extraits de votre journal intime. Cela n’a pas du être facile de se dévoiler ainsi ?
Je n’avais jamais écrit de roman avant Je t’aimerais même en enfer. Je l’ai débuté un jour de colère et de haine, en découvrant une nouvelle facette de la personnalité de Dylan, dont il est le principal personnage cité dans le récit. J’éprouvais la forte tentation de porter publique, sa vraie personnalité. Etant un homme jouissant d’une bonne notoriété, d’une bonne assise professionnelle et sociale, il m’était insupportable de voir que ses agissements contestables  et  méprisables, demeuraient  méconnus de sa famille tout autant que de ses relations professionnelles ou privées. Il appartient à ce type d’hommes capables de générer des ravages physiques et psychologiques chez toutes les femmes qui ont le malheur de croiser sa route. La souffrance qu’il occasionne le laisse indifférent, mais plus encore, il l’entretient, car il en retire un sentiment jouissif. Par conséquent, livrer cette histoire a été aisé en ce sens. Quelque part, elle a été non seulement un exutoire, mais également une délivrance : écrite elle m’a davantage renvoyé  à ses côtés négatifs.

Ecrivez-vous depuis longtemps ? Depuis ma petite enfance, j’éprouve cette passion qui s’est traduite par l’écriture de nombreux  poèmes romanesques à l’adolescence. Je t’aimerais même en enfer a été mon premier roman, suivi d’Ondine du val d’or, et également asservissement.

Qu’est ce qui vous a poussé à écrire et publier vos ouvrages ?
La réponse est basique : la passion. Au travers de mes récits, je vis les histoires dans lesquelles je suis totalement immergée. C’est comme un film qui se déroule et qui me transporte. Je peux écrire quatre, cinq heures successives, en faisant abstraction de tout ce qui m’entoure. C’est une magie.

 A quel auteur rêveriez-vous  être comparé ? Un immense auteur, emblématique dans la littérature, la poésie, le modèle duquel j’aurai aimé m’inspirer pour mon écriture, c’est Victor Hugo. La sensibilité de ses textes alors que je n’étais qu’une enfant me touchait déjà quand je lisais : elle avait dix ans et moi trente, évoquant sa fille disparue. Tant d’autres phrases faisaient vibrer mon âme. A cette époque-là, il m’a marquée bien plus que tout autre auteur, car c’est au cours de celle-ci que je découvrais la littérature, ce qu’elle peut prendre à notre âme, et ce qu’elle peut à l’inverse lui octroyer. Je peux presque dire que c’est par Victor Hugo que je l’aie rencontrée, c’est lui qui me la faite aimer. C’est en raison de ce qu’il écrivait que moi aussi j’ai voulu commencer à écrire de petits poèmes.

Avez-vous d’autres ouvrages en cours d’écriture ? J’ai « tissé le canevas » de mon prochain roman, mais je dois rechercher un grand nombre d’informations, pour être au plus près des évènements à transcrire. Je me suis fixée l’objectif d’octobre pour m’y  « atteler ».