Interview écrite

Rencontre avec Touhami Moualek, auteur de « La Déchirure »
28 janvier 2014
Posté par
Flora

Rencontre avec Touhami Moualek, auteur de « La Déchirure »

Touhami_Moualek_EdilivrePouvez-vous nous introduire, en quelques mots, votre ouvrage ?
Une histoire d’amour entre une française et un jeune français d’origine algérienne. Il s’agissait pour moi de dénoncer le racisme, l’intolérance et l’ignorance quel que soit notre milieu. Je suis conscient que la barrière essentielle, et cela est exprimé dans le roman, est la religion. Outre les divergences entre les civilisations orientale et occidentale, la dimension religieuse s’impose. Ce roman est révélateur des difficultés actuelles au sein de la société multiculturelle française.

Vous avez dit avoir publié votre roman « qui aurait pu être réalité ». Vous êtes-vous
retrouvé dans la même situation que Nabil et Hélène ?
Non, je n’ai pas été directement confronté à une telle situation. J’avoue, cependant, que cela aurait pu m’arriver. Mais cette fiction est représentative de bien de cas similaires. Les mariages mixtes se multiplient aujourd’hui et cela semble rentrer dans les mœurs. Il y a tout de même un danger pour toute personne non avertie : un « intégrisme » religieux inconscient.

Pensez-vous que l’amour peut triompher des convictions religieuses ?
Fondamentalement, je ne le pense pas. Car l’amour est irrationnel. Les sentiments amoureux sont très puissants mais, confrontés aux difficultés de la vie, ils fléchissent. La religion est, dans la culture orientale, ancrée et fait partie intégrante de tout individu. Et tôt ou tard, un être humain revient à ses sources. L’amour unit deux êtres mais il ne décide pas de leur avenir. « La Déchirure » le démontre. En ce sens, c’est un roman à thèse. Ce sont la tolérance et l’éducation qui font la différence. C’est-à-dire plus la raison que l’amour, même si ce dernier est un sentiment vital pour tout être humain.

D’où vient votre passion pour l’écriture ?
Sans doute, la passion des mots, des lettres. Tout petit, j’aimais prendre mon porte-plume et faire naître de belles phrases. L’écriture est capable de susciter l’émotion, la joie ou la tristesse, mais surtout elle parle aux cœurs des hommes pourvu que l’on trouve les mots justes.

Quels sont vos secrets pour trouver l’inspiration ?
Il n’y a pas de secret à vrai dire, il y a juste des pensées, des idées que l’on puise au plus profond de soi. Il m’arrive d’écrire des phrases dont je sais qu’elles sont dictées, rapportées par quelque chose venant d’ailleurs. Ce sont les mystères de l’inspiration. Un niveau de sensibilité élevé permet parfois d’être réceptif à des choses qui sortent de l’ordinaire.

En tant qu’auteur, quelles retombées souhaiteriez-vous avoir suite à la publication de votre livre ?
Le seul intérêt, pour moi, serait que les lecteurs prennent plaisir à lire et à apprécier mon style, tout en se posant des questions sur ce que j’ai voulu exprimer. Être concerné par des sujets graves ou moins importants. Je crois que le style est important : le mien est une hybride occidentalo-orientale.

Quels sont vos projets d’écriture ?
Il n’y a rien de planifié. Je continue de m’exprimer sur mon site personnel et sur les réseaux sociaux, tant sur l’actualité que le conflit du Proche-Orient, par exemple, qui me tient à cœur. Un second livre verra forcément, si Dieu le veut, le jour.

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
Je les encourage à lire, parce que l’écriture est et sera toujours le moyen le plus abouti, dans tous les domaines pour exprimer de l’émotion, des sentiments, de la beauté et bien sûr de vivre intimement ce qu’un auteur aura mis au jour, un petit bout, un petit rien de sa vie éparpillée çà et là. Un auteur qui triche, on le ressent. Un auteur sincère, on dévore ses lettres, ses mots. Il faut lire, c’est nécessaire à la construction de sa vie et de sa réflexion.