Interview écrite

11 mai 2012
Posté par
Marie

Rencontre avec…Tayeb Rabet

 

 

 

Tayeb Rabet, acquit de conscience est votre premier ouvrage publié chez edilivre,  De quoi parle-t-il ?  Je remercie d’abord edilivre pour l’avoir publié,  » acquit de conscience » c’est une histoire qui ne s’est pas créée au fur et à mesure sur un coin de table, c’est une réalité bien traduite que j’ai puisé de mon passé souffrant, avec des souvenirs indélébiles, c’est un destin qui m’a rattrapé alors que j’étais encore jeune, et que je débordais de joie, il a voulu que ma vie s’inverse pour devenir un petit grain d’une unité innomée, qui traduit sa peine et son chagrin, c’est vingt deux ans de souffrance et de solitude, un vécu entre la réalité et l’utopie

 Dans votre quatrième de couverture, vous relatez dans ce témoignage poignant, ce combat esseulé que vous avez mené à l’intérieur de vous-même contre votre paralysie, pouvez vous nous éclairez? Je voulais montrer à ceux qui sont loin du quotidien de l’handicapé et de celui qui porte une pathologie lourde, le calvaire, l’isolement, les regards parfois pernicieux des autres, la perte de dignité, je dénonce aussi certains préjugés sournois, la mauvaise foi, et les maladresses d’une certaine engeance qui par son insolence et le non respect des autres, m’a poussé à vivre dans l’acrimonie et le désespoir

Comment vous avez pu vous en sortir de cette tempête qui a balayé votre avenir ?  J’ai vogué dans des courants très fort, et j’ai pris comme un marin tous les vents de face, on ne sort du pénible que par le pénible, dans mon cas, c’était revenir à la source des souvenirs, et les affronter au lieu de les subir, j’ai pensé à un cheminement dans le temps et par étape de mon histoire, de l’oral plaignant à l’écrit marquant, mais rapporter un fait réel sans tomber dans l’imaginaire, ou dans la musique des mots, c’est quelque chose de très difficile, et comme mon histoire était toute faite et que l’action était présente, elles ont pris la place de l’expérience et des remèdes avec leurs utilités, et leurs sens, c’était une noble mission que je devais remplir malgré le fait que je savais que j’allais payé pour cet acte, car puiser des souvenirs douloureux des méandres de ma tète allait me faire vivre une fois encore des moments très pénibles.

 Aviez-vous des sources d’inspiration pour écrire ce livre ? Mes aventures littéraires font parti du passé, je pense que personne ne peut me le reprocher, car ma vie a pris un autre sens, celui de ne compter que sur la probité, le courage, et l’envie de suivre mon propre chemin, malgré que je n’avais aucune expérience dans ce domaine, et puis mon cas était spécifique, il fallait donc compter sur moi-même et laisser les événements vécu, guider mon crayon, et faire de mon cahier un témoin fidèle; Quand au style, c’est l’histoire qui la construit selon ses humeurs.

 Quels serait le plus beau compliment qu’un lecteur puisse vous faire ?                   D’abord, je dis que mon combat a une similitude  avec ceux qui sont menés par d’autres qui sont dans la même liste que la mienne, mais qui n’arrivent pas à se dégager des émules des contraintes, dans mon livre, mes conseils sont plus nombreux que mes peines, ils sont le fruit sucré d’un vécu pourtant amer ;  la reconnaissance, ce sera un plus, qui m’aidera a prendre de nouvelles notes pour finaliser mon prochain ouvrage « le droit à la vie », quand au succès je le laisse à ceux qui ont des ambitions plus fortes que les miennes, pour moi la valeur compte plus.

 Vous avez donc une autre publication en cours ?  Pourquoi des personnes se vautrent elles dans l’inconscience et les faiblesses des autres, alors que tous ont neuf mois dans le ventre ? Ce livre est tiré de mon expérience de cette vie malade, et de son monde aveugle, c’est un refus d’un processus de rejet des autres et de l’en soi, c’est un rejet de ce que la moral ne peut admettre, mais c’est aussi et surtout le fruit de ma nouvelle naissance, et une belle revanche sur ce destin qui m’a fait quitter le chemin des piétons, certes j’ai perdu l’usage de mes jambes, mais j’ai réussi à transmettre leurs force dans mon cœur et dans ma tète; C’était un combat dans le même combat , maintenant le destin cherche à se réconcilier avec moi, et j’en suis ravi.

Un dernier mot aux lecteurs!
Le temps m’a appris beaucoup de choses que je ne connaissais pas en moi-même, j’ai appris à mesurer les choses dans le temps et dans l’espace, et je règle mes problèmes assez vite; S’il arrive à un lecteur de lire mon ouvrage, je le conseille de regarder aussi entre les lignes, car les évènements de ce temps n’épargnent personne, ils changent d’humeur à tout moment et rattrapent ceux qui ne croient pas en leurs possibilités, et désertent l’esprit combatif, donc courage