Interview écrite

21 décembre 2012
Posté par
Flora

Rencontre avec Sylvie Le Kerneau, auteur de  » Les chants du mal-aimé  »

Sylvie Le Kerneau, pouvez-vous nous présenter votre recueil de poésie Les chants du mal-aimé ?
C’est  un assemblage de sept poèmes qui ont été écrits entre 1995 et 2004 de manière très inspirée et spontanée bien que retravaillée par la suite pour être édités. J’y évoque deux thèmes majeurs, l’amour que peuvent se porter deux femmes et la problématique générale de l’enfant abandonné à la recherche de ses origines. L’ensemble du texte est versifié sous la forme de sept chants avec une alternance entre thèmes de société évoquant la nécessité de faire taire les conflits, les guerres et la violence pour laisser place à l’amour et la création artistique.

D’où vous vient votre passion pour l’écriture ?
Elle répond à un besoin d’équilibre permettant autant de jouer avec l’imaginaire que de faire preuve de témoignage historique dans certain cas. C’est une nécessité qui est devenue vitale au fil des textes et du temps. La parole et le verbe sont à mon sens les plus beaux outils de l’homme et lui permettent de se libérer de ses maux par des mots. Votre question m’évoque ce qui précède l’écriture, la page blanche et vierge que je compare toujours à un paysage enneigé à découvrir et où j’aime à aller me promener du bout de ma plume pour inventer un autre monde.

Que vous apporte l’écriture ?
Je pense qu’elle me permet de supporter ce qui peut être insoutenable dans la vie quotidienne et qu’au final elle me permet de vivre quelque chose d’intemporel. Lorsque j’écris un texte, qu’il soit en vers ou en prose je suis semblable à un acteur de théâtre : je suis une autre entité, celle que j’invente, bien que je ne sois pas sur scène. L’écriture me permet de voyager par l’imagination à travers le temps et l’espace tout comme elle y invite le lecteur.

Où puisez-vous votre inspiration pour écrire ?
Lorsqu’on écrit un livre, il y a différentes étapes de construction du texte mais la première source d’inspiration n’est que soi-même. Il faut aller chercher au plus profond de soi en se demandant ce que l’on a véritablement besoin d’exprimer et envie de partager avec le public. J’utilise donc mon propre vécu, mes rêves et mes souffrances mais bien évidemment aussi mes passions amoureuses et l’enrichissement apporté par les autres arts. Mon inspiration est parfois totalement spontanée lorsqu’elle est guidée par le sentiment amoureux mais la construction finale du texte peut aussi demander des temps de recherche et j’aime me promener dans les cultures. La période où j’ai écris Les chants du mal-aimé correspond à une période de mon existence où, vivant à Paris, j’allais beaucoup au  théâtre, au cinéma. Aujourd’hui je suis plus proche de la nature, des éléments, de l’écoute musicale et de la peinture.

Si vous deviez définir la poésie en quelques vers ?
La création
Est
La racine de l’action.

Quels sont vos auteurs de référence ?
Baudelaire a été mon meilleur professeur et j’aime particulièrement les poètes romantiques du XIXème siècle. Pour tenter de répondre à votre question, Homère, Sappho, Euripide et Sophocle sont aussi importants pour moi que Sartre, Dostoïevski et Tolstoï ou Jean Genet et Pier Paolo Pasolini.

Quel serait le plus beau compliment qu’un lecteur puisse vous faire ?
Qu’il lise les livres que j’ai écrits, tout simplement.

Avez-vous d’autres projets d’écriture ?
La sortie de mon troisième livre Les navigations poétiques de Qays et Leïla est prévue aux éditions Edilivre dans peu de temps. L’ouvrage sera illustré de mes toiles de peinture pour former le troisième volet de la trilogie commencé avec Des astres Amoureux et nous sommes en train d’en terminer la maquette. Je pense ensuite avoir encore quelques chantiers  à créer au regard de l’ensemble de mes notes journalistiques quotidiennes prises depuis dix ans mais je vous avoue ne pas travailler à partir d’un plan défini à l’avance.