Interview écrite

Rencontre avec Sylvain Moraillon, auteur de « Comment foutre sa vie en l’air en 10 leçons »
6 septembre 2018
Posté par
Éditions Edilivre

Rencontre avec Sylvain Moraillon, auteur de « Comment foutre sa vie en l’air en 10 leçons »

Présentez-nous votre ouvrage.

« Comment foutre sa vie en l’air en 10 leçons » est un recueil d’histoires vraies, qui retrace 10 parcours de vie, de 5 hommes et de 5 femmes, que des erreurs de jugements édifiantes ont conduit à gâcher leurs incroyables potentiels. Ces micro biographies sont en fait racontées par un oiseau moqueur, Piaffeur, qui est d’ailleurs responsable de leurs malheurs puisque c’est lui qui vient leur souffler leurs pires idées afin de saboter leurs prometteuses existences. Il s’en amuse beaucoup, avec, il faut le dire, un certain sadisme, mais aussi beaucoup d’humour. Il a comme autre particularité d’attribuer à chacune de ses « victimes » des noms de divinités correspondant à leurs aspirations déçues.

 

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

J’ai toujours été convaincu que chacun dispose d’un talent particulier, d’un don, d’un fort potentiel ou d’appétences particulières, et j’ai toujours été frappé de constater que la plupart des gens passent à côté de leur destin en occultant la meilleure partie d’eux-mêmes, en s’enfermant dans des vies parfaitement à l’opposé de leurs ambitions profondes ou de leurs tempéraments. L’observation des comportements humains a souvent de quoi laisser pantois : un artiste qui s’ignore, un amoureux de la nature qui s’échine à vivre dans le béton, un cuisinier hors pair persuadé d’être un excellent plombier, un surdoué qui rate tout ce qu’il entreprend ou n’ose pas s’assumer… Je souhaitais partager ces expériences de vies, qui, par leur authenticité, nous permettent de prendre du recul sur nous-mêmes, de nous rassurer un peu et finalement de rire de nos petits malheurs quotidiens. L’idée est aussi de nous amener à mieux réfléchir sur les décisions que nous prenons, à la manière dont nous conduisons notre existence et quels ressorts internes, quelles motivations personnelles induisent nos choix et nos attitudes.

 

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?

C’est sans doute un poncif, mais bien évidemment ce livre s’adresse à tous. En premier lieu, à ceux qui ont besoin de rire et qui manquent un peu de confiance en eux. Et puis, plus particulièrement peut-être, à ceux qui souhaitent progresser ou s’améliorer, ou ceux qui s’engagent dans une réflexion sur eux-mêmes afin de ramener leur vie vers des chemins moins chaotiques. Aux jeunes ensuite, afin qu’ils prennent conscience des erreurs qu’ils pourraient commettre, et même aux ambitieux, afin qu’ils ne se noient pas dans leur propre aveuglement au risque de ne réussir qu’à gâcher leur vie. Si mon oiseau moqueur, Piaffeur, a tous les défauts du monde, il a néanmoins une qualité salvatrice : il nous aide à ouvrir les yeux sur les autres et sur nous-mêmes.

 

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?

Réfléchissez bien aux décisions que vous prenez, parce qu’elles sont lourdes de conséquences. Il n’y a pas de petite décision, de décision anodine, de décision superflue. Agir, ou ne rien faire d’ailleurs, relève toujours d’un choix, mais ce choix, pour être efficace et porteur d’un avenir positif, doit être un choix conscient qui ne soit pas guidé par des pulsions refoulées, un carcan culturel contre-nature pour vous-même ou tout autre forme d’emprisonnement social ou spirituel. Comme disait Oscar Wilde, « Soyez vous-mêmes, tous les autres sont déjà pris. » Mais soyez-le librement. Décidez réellement vous-même, pas parce que votre héritage familial, vos codes sociaux, votre manque de confiance en vous ou votre intelligence émotionnelle souffrante vous dominent ou vous l’imposent. Ne laissez pas les esprits farceurs comme Piaffeur vous conduire sur la mauvaise route, parce qu’à un moment, aucun retour en arrière n’est plus possible. C’est en fait le sous-titre du livre qui en constitue le vrai message : « pour ne pas faire pareil ».

 

Où puisez-vous votre inspiration ?

C’est le plus souvent ma propre conscience du monde qui m’inspire mes œuvres. Ou, pour être plus précis, ma conscience de l’humain dans le monde qui motive mes écrits. Ces dernières années, mes engagements associatifs m’ont amené à rencontrer énormément de gens, dans beaucoup de milieux différents que je ne fréquentais pas nécessairement à travers ma seule carrière artistique. En sortant de ma bulle, j’ai beaucoup appris sur la détresse humaine, le désarroi, le désespoir parfois, mais j’ai aussi compris que trop souvent, nous sommes seuls responsables de ce que nous vivons. Mes idées jaillissent de mes rencontres humaines, de mon ressenti face à l’actualité, du regard peut-être un peu différent que je porte sur tout ce et tous ceux qui retient ou retiennent mon attention. En revanche, je ne me lance dans l’écriture d’un livre que si le propos est si puissant dans mon esprit qu’il m’est impossible de faire autrement. C’est ce « quelque chose à dire » et qu’il me faut dire impérativement.

 

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?

« Comment foutre sa vie en l’air en 10 leçons » est le premier volume d’une série qui abordera d’autres thématiques, santé, carrière, éducation des enfants, etc. Je prépare donc déjà le prochain tome, qui s’intitulera « Comment rater son mariage en 10 leçons ». Mais je suis également en train d’achever un nouveau roman, qui sera un thriller fantastique et devrait être prêt d’ici la fin de l’année.

 

Un dernier mot pour les lecteurs ?

Continuez à m’inspirer ! Et merci !