Interview écrite

Rencontre avec Seraz, auteur de « Métamorphose ou Sex Story sous les Tropiques »
28 janvier 2014
Posté par
Flora

Rencontre avec Seraz, auteur de « Métamorphose ou Sex Story sous les Tropiques »

Serge_Azialé_EdilivrePrésentez-nous votre ouvrage en quelques mots ?
« Métamorphose ou Sex Story sous les Tropiques » est le mariage de mes deux genres de prédilection que sont la satire et l’érotisme. Il est ainsi conçu comme un ballon d’extase à bord duquel le plus « serial-loser des afro-lovers » et une « lolitafricaine » font le tour du septième ciel en sept jours. Avec, bien entendu, des escales satiriques dans une république bananière d’Afrique en crise sociopolitique et morale.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Au moment où je l’ai écrit, il y avait sous nos cieux un tabou monstre, à la fois politique et sexuel. Il était impossible de critiquer ouvertement le politique, qu’il soit du parti au pouvoir ou de l’opposition, sous peine d’être « embastillé », « guillotiné » ou traité de journaliste « en mission commandée » ou « à la solde de… ». Aussi était-il mal vu de parler explicitement de sexe ou de le représenter, au risque de passer pour un vicieux ou d’être traité avec dédain de pornographe, et de s’aliéner ainsi des annonceurs qui se disent trop vertueux pour associer leur image à votre organe de presse ; mais pas trop quand même pour vous lire en secret. J’ai toujours été amusé par cette forme d’hypocrisie qui caractérise beaucoup de gens, fascinés par le sexe en secret mais indignés dès qu’il est représenté dans une œuvre. Et puis, si on en croit une certaine interprétation d’une certaine version de l’histoire de l’humanité, la destinée de l’Homme a basculé suite à la fornication. Le sexe fait ainsi partie intégrante de la vie depuis la création. Pourquoi vouloir l’occulter ? Et quel mérite y a-t-il à l’occulter qu’à l’intégrer dans une œuvre ? Mon propos est donc de participer à la consolidation de la liberté tant d’expression que de « sexpression ».

A quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
Celui qui a plaisir à lire en général, et en particulier celui aime qui lire les histoires plaisantes. Il faut noter qu’il est dédié aux « handicapés psychologiques » que sont les timides.

Quelles sont les principales qualités de votre livre ?
« Métamorphose ou Sex Story sous les Tropiques » se distingue par sa liberté de ton et son écriture jouissive. Ce qui évidemment invite à une lecture… jouissive.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers votre ouvrage ?
Ce n’est pas à proprement parler un ouvrage à message. C’est tout simplement la peinture des mœurs d’une société donnée à un moment donné. Les uns pourraient être tentés de parler d’évolution des mœurs, là où les autres verraient plutôt une dégradation des mœurs. J’ai choisi l’auto-dérision, ou la dérision tout court, pour dire aux uns et aux autres qu’il n’y a vraiment pas de quoi se prendre trop la tête et être tout le temps sérieux sur tel ou tel sujet, telle ou telle situation. Mieux vaut en rire parfois, pour ne pas dire plus souvent. Après tout, ne sommes-nous rien d’autre que des « amuseurs de la galerie » ? Et puis… « La vie est belle », si vous voyez à quel film je fais référence, comme je l’ai fait à plein de choses, graves ou légères, dans l’ouvrage.

Où puisez-vous votre inspiration ?
Je puise mon inspiration d’abord de ma propre personne, de mon vécu, de mes rêves et fantasmes, puis de mon entourage. Pour exemple, Walter Egoh, le narrateur dans « Métamorphose ou Sex Story sous les Tropiques », est un personnage que je connais comme ma poche. D’autant plus que c’est mon alter ego et que chez moi, à Hahotoé, « ego » signifie la… poche. Et puis, Florence Dadjeh n’est en réalité que ma partenaire rêvée. J’ai, de toute évidence, prêté une grande partie de ma personnalité à ces personnages. Mais ils ont fini par m’imposer leur propre personnalité en s’étoffant de celle d’autres personnes que moi. Aussi faut-il avouer que j’ai été fortement influencé par des icônes comme Serge Gainsbourg, René Depestre et Charles Bukowski.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
La publication de « Métamorphose ou Sex Story sous les Tropiques » par Edilivre m’ayant galvanisé, j’ai enfin entamé la rédaction de la suite. Elle s’intitulera « Métamorphose 2 ou Porno Story sous les Tropiques ». Et je prévois sa sortie à l’occasion de mon cinquantenaire dans deux ans. D’ici là, je compte publier un recueil de nouvelles et un guide pratique atypique, tous deux évidement érotiques, en bon « pornographe de l’orthographe » que je suis, pour parodier Georges Brassens.

Un dernier mot pour les lecteurs ?
J’ai pris beaucoup de plaisir à écrire « Métamorphose ou Sex Story sous les Tropiques ». J’ose espérer qu’ils vont prendre, ou qu’ils ont pris, également plaisir à le lire.