Interview écrite

Rencontre avec Sarai David, auteur de « Harlem help »
11 septembre 2017
Posté par
Flora

Rencontre avec Sarai David, auteur de « Harlem help »

Sarai DavidPouvez vous nous présenter votre ouvrage en quelques mots ?

C’est un recueil de textes au format poche, quatre nouvelles et deux ensembles poétiques, qui aborde la difficulté de se tenir debout quand on vit dans une société où règne l’injustice. Je raconte des moments pénibles, tels que le harcèlement scolaire en 1995 (F.U.C.K), le chômage (la maison des jouets), les dégâts du désistement familial (les enfants rock) …

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

Il  est LE livre  à la base de toutes mes autres publications. Bien que je l’aie publié récemment, il contient en substance ce qui m’a fait devenir écrivain : l’envie de combattre l’iniquité en la dénonçant, en la mettant en scène afin que les lecteurs puissent « vivre » ce qu’ils ignorent chez les autres. On n’a pas toujours conscience ce que les autres endurent, ainsi j’ai écrit ces textes pour faire parler des évènements, des situations d’isolement.

A quels lecteurs s’adresse votre ouvrage ?

A ceux qui souhaitent garder un éveil quant aux autres existences que la leur.

Quelles sont les principales qualités de votre ouvrage?

  1. des mots forts, sans concession.
  2. une grande sincérité dans les poèmes
  3. des sujets engagés, qui ne craignent pas ce qu’ils représentent.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers cet ouvrage ?

A l’origine, « harlem help » est une pièce de théatre que j’avais écrite à l’âge de 15 ans pour tirer la sonnette d’alarme sur le problème de la drogue. Puis, au fil du temps, j’avais oublié cette petite mise en scène, néanmoins j’ai gardé au fond de moi la hargne contre l’iniquité. Se battre pour une cause est essentiel dans une vie, sinon on oublie pourquoi on se lève le matin. La mienne est l’humanisme au sens large : la dignité humaine, le droit des animaux, le respect de la nature. L’humanisme, c’est considérer l’autre dans ce qu’il a de digne, quel qu’il soit (minéral, végétal, animal, humain).

Où puisez-vous votre inspiration ?

En l’occurence pour cet ouvrage, j’ai puisé la force d’écrire dans le hip-hop, le vrai.

(extrait de l’introduction)

« C’est un titre qui sonne hip-hop. Et le hip-hop, le vrai, est bien loin de ces images sales, dégoûtantes, qui incitent à la perversion et l’ultra-violence. Le véritable hip-hop, c’est donner tout avec du rien; c’est partir de rien et en faire quelque chose de beau et d’utile à la société ; c’est être un vecteur de savoir et de dynamisme.
Le hip-hop, ce n’est pas salir le langage, traiter les femmes de putains et inciter à prendre une arme pour régler ses problèmes. Au contraire, c’est un moyen pour harmoniser musicalement ce qui dans la vie courante pose des soucis. C’est dénoncer ce qui ne va pas dans les sociétés pour dire « oh hé, on est là, on existe !
Le hip-hop sert à autrui parce qu’il dit : »relève la tête et bats-toi. » «