Interview écrite

Rencontre avec Rachid Rouane, auteur de « Les Obstacles socioculturels et motivationnels à l’entrepreneuriat en Kabylie rurale : une approche ethnométhodologique »
20 novembre 2018
Posté par
Éditions Edilivre

Rencontre avec Rachid Rouane, auteur de « Les Obstacles socioculturels et motivationnels à l’entrepreneuriat en Kabylie rurale : une approche ethnométhodologique »

Présentez-nous votre ouvrage.

Cet ouvrage, nous donne une ambition de fouiller davantage les problèmes auxquels font face les agents des différents organismes pourvus de la responsabilité de favoriser le développement d’une culture entrepreneuriale en Kabylie rurale. On admettra que le développement d’un état d’esprit entrepreneurial dépend d’un ensemble de facteurs intrinsèques et extrinsèques liés aux mentalités, aux us et coutumes d’une société donnée. Notre recherche se donne comme objectif de déceler les facteurs socioculturels et motivationnels ainsi que les croyances fondamentales d’une part et, d’autre part, de mesurer leur impact sur les décideurs ayant à intervenir dans le processus entrepreneurial (création d’entreprises) en Kabylie rurale. Quelle place occupe l’entrepreneuriat chez ces intervenants? Quelle est la nature de leur comportement en présence de porteurs de projet. Nous avons voulu par cet ouvrage montrer comment identifier les obstacles au changement et comment, nous l’espérons, il devient possible, à plus ou moins long terme, de les surmonter. Nous l’avons écrit : à l’impossible, nul n’est tenu. Le développement d’une culture entrepreneuriale exige de grands efforts même dans des conditions jugées favorables. Alors, vouloir stimuler l’entrepreneuriat où le terreau n’offre pas de conditions suffisantes de réussite constitue un défi que l’on devine très difficile à relever. Les pouvoirs publics doivent repenser leurs stratégies.

 

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

J’ai écrit ce livre pour montrer le chemin qui mène à la réussite d’un véritable entrepreneuriat créateur d’entreprises et d’emplois. Sortir des slogans, du bricolage et mettre fin à une gestion par émotion sociale et d’aller vers un management moderne et scientifique. Le Choix d’une stratégie de développement entrepreneurial découle d’un diagnostic stratégique au niveau de tous les acteurs (administration, population cible, banques, etc). Ce dernier fait ressortir les forces et les faiblesses ainsi que les opportunités et les menaces. Une fois le choix stratégique est fait, nous pouvons arrêter les objectifs à court terme, à moyen terme et long terme que nous réalisons avec un plan opérationnel, un suivi permanent et une correction à chaque fois que c’est nécessaire si nous constatons un écart avec nos objectifs. Malheureusement, nous pensons que le travail n’a pas été fait de cette manière. Donc, je suis partie d’une situation réelle et qui perdure dans le temps, avec plusieurs programmes conçus depuis 1998 au développement de l’entrepreneuriat en direction de différentes catégories de la population entre 18 ans et 55 ans en créant plusieurs organismes d’aides à la promotion de l’entrepreneuriat (création d’entreprises) tels que ANSEJ, ANGEM, CNAC, avec les sommes colossales allouées, les avantages fiscaux et parafiscaux accordés, les résultats sont très loin d’être satisfaisants comparativement aux attentes et à la forte demande d’emploi.

 

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?

Cet ouvrage s’adresse aux décideurs politiques, au gouvernement, étudiants et entrepreneurs.

 

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?

L’entrepreneuriat ne se décrète pas ou ne se développe pas par les slogans ou les émotions. Il faut une stratégie claire et connu par tous les acteurs du processus entrepreneurial. Il faut un comportement organisationnel (valeur, norme, croyance et attitude) adéquat pour atteindre une performance. Il faut une politique motivationnelle stimulante. Il faut comprendre comment se construit ou se prend une décision chez l’individu. Réussir un entrepreneuriat, il faut des humains dotés d’une culture entrepreneuriale favorable, des individus motivés, convaincus, dotés d’un esprit d’entreprise et qui comprennent l’apport d’un entrepreneur à la société (un entrepreneur est un cadeau de Dieu). Ce n’est pas avec un esprit purement bureaucratique trop hiérarchisé que l’entrepreneuriat se développe ou les porteurs de projets s’engagent à investir dans l’inconnu pour créer des emplois et de la valeur.

 

Où puisez-vous votre inspiration ?

Mon inspiration provient beaucoup plus de mon éducation, mon vécu, mon expérience internationale en tant que professeur et consultant en management et entrepreneuriat, des échecs, de mes lectures, de mes fréquentations, de ma culture et de mon identité Kabyle. C’est un ensemble de caractéristiques complémentaires qui produit cette inspiration. Ça vient d’une façon naturelle et spontanée.

 

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?

A court terme, en parallèle avec mon cabinet en stratégies et consulting (www.ccsconseil.ca), est de mettre à la disposition des porteurs de projets un package sur la création d’entreprise de la recherche des idées à l’action en passant par le montage (idée-projet-action), toutes les fonctions de l’entreprise sont présentées. Le profil de l’entrepreneur et la possibilité de se corriger et de s’améliorer (connaissance de soi à une confiance en soi pour une performance). Beaucoup d’exercices pratiques.

A moyen terme, je préconise de mettre sur le marché un ouvrage sur le phénomène migratoire, ses causes diverses et les perspectives.

A long terme, écrire sur le marketing territorial et sur la relève managériale pour les entreprises familiales.

 

Un dernier mot pour les lecteurs ?

Je souhaite que vous trouviez dans mon ouvrage les réponses à vos questionnements. C’est une ouverture à des pistes de recherche pour éradiquer à la racine le mal qui ronge l’esprit des acteurs de l’entrepreneuriat afin d’aller au-devant. Vos commentaires sont précieux. C’est avec vos yeux que je vois mes erreurs et mes compétences. Je souhaite bonne lecture à toutes et à tous ! Ensemble nous pouvons !