Interview écrite

6 septembre 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Pauline Labrande, auteure de  » Au-delà du moi  »

Pauline_Labrande_EdilivrePouvez- vous introduire, en quelques mots, Au-delà du moi ?
Il s’agit d’un recueil de 50 poèmes, chacun illustré d’un dessin. Le tout est assez hermétique, puisque la plupart des textes et des images ont été créés selon le principe « d’écriture automatique ». L’hermétisme favorise, il me semble, la liberté d’interprétation. Il s’intitule « Au-delà du moi », car il a été inspiré par ce qui est au-delà de la conscience (donc du moi) : subconscient, inconscient, je ne sais pas trop.

Votre ouvrage marie deux éléments rarement associés. Le mélange de dessins et de poésie est-il, pour vous, un moyen naturel de vous exprimer ?
La poésie est pour moi un moyen naturel de m’exprimer, depuis mon plus jeune âge. Le dessin, en revanche, est pour moi un moyen d’expression beaucoup plus récent. J’ai eu l’idée d’associer les deux, quand j’ai réalisé que les dessins que je faisais sans y penser, au coin d’une feuille, quand j’étais au téléphone ou en réunion, pouvaient exprimer les mêmes choses que des poèmes.

Il semble que vous ayez publié une multitude de livres. A quel âge avez-vous commencé à vous adonner à l’écriture ?
J’ai toujours écrit, en fait. Déjà à l’école primaire j’inventais des poèmes et des histoires. Je voulais devenir « écrivain » ou « enseignante ». Finalement je fais les deux ! C’est à l’époque du lycée, poussée par mon professeur de lettres – que je remercie, au passage ! – que j’ai commencé à participer à des concours littéraires, et à être publiée en revue. Mais ce n’est qu’à 26 ans, que j’ai osé, pour la première fois, proposer un manuscrit à un éditeur. Depuis, je fais publier régulièrement mes écrits. Il y a des périodes où je suis plus inspirée et plus productive que d’autres…

Quel message cherchez-vous à transmettre avec ce recueil de poèmes ?
Je ne cherche pas à transmettre un message mais plutôt des émotions, et des réflexions qui seront propres à chacun. Je ne veux surtout rien imposer, ni au travers des textes, ni au travers des dessins. L’objectif, c’est que chaque lecteur puisse y projeter son propre vécu, ses propres ressentis, ses propres idées.

Si vous deviez retenir une phrase de votre ouvrage pour accrocher un curieux, laquelle choisiriez-vous ?
C’est une question difficile ! J’ai envie de dire : aucune. Ou plusieurs. Si je choisis « Ouvrez vos yeux jaunis, arrachez ces œillères qui bornent vos esprits à la normalité. », le lecteur risque de sentir agressé. Si je cite : « Sautille, lune gaie, dans le jardin des clartés pures. » ou « De savoureux diamants font vibrer l’arc-en-ciel sur des lèvres humides. »  , il pourrait s’attendre à un recueil de poèmes plutôt gais. Mais si je dis « Rien ne perdra l’oubli caverneux dans l’orbite insolente des émotions fanées. » ou  « Chaque feuille tombée est une larme perdue au froid de cette saison morne. », il pourrait penser, au contraire, qu’il s’agit de textes tristes ou noirs. Il y a bien quelques  phrases, qui pourraient être  plus représentatives de l’ensemble de l’œuvre, comme « Le mystère est une évidence parfaite. », « Acceptez l’esprit libre » ou « Et dans un bang universel, la vérité se fait soleil. » Mais ces phrases-là ne reflètent pas vraiment la poéticité générale…

A en juger par votre bibliographie, vous êtes une écrivaine très polyvalente. Surprendre vos  lecteurs est-ce quelque chose qui vous tient à cœur ?
En effet,  j’ai écrit des livres relevant de genres, de registres et de styles très différents. Il est vrai que j’aime surprendre. Sans doute parce qu’en tant que lectrice, j’aime être surprise. En tout cas on peut dire que l’originalité est quelque chose qui me tient réellement à cœur.

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
Je citerai un des poèmes de ce livre, en disant au lecteur (effectif ou potentiel) : « Laisse ton esprit s’extirper de cette prison sans gardien, dont les parois se font pressantes. Sors du moule uniformisant de cette triste société. », et sois libre dans toutes tes pensées, autant que tu l’es d’interpréter les poèmes et les dessins de ce livre comme il te plaira.