Interview écrite

Rencontre avec Patrick Lagneau, auteur de « 4857 Mao Zedong Avenue »
23 septembre 2014
Posté par
Flora

Rencontre avec Patrick Lagneau, auteur de « 4857 Mao Zedong Avenue »

Patrick_Lagneau_EdilivreD’où vous vient votre goût pour l’écriture ?
Écrire, aligner des mots, concevoir des phrases qui transforment une idée en histoire à lire tient de la magie. Le temps de l’écriture et le temps de la lecture sont des périodes similaires. Ce sont deux concepts qui reposent sur un postulat immuable depuis l’éternité : l’imagination de l’auteur crée l’histoire, celle du lecteur la restitue. L’auteur est un « tour operator » qui crée le voyage. Le lecteur se laisse embarquer.

Présentez-nous votre ouvrage en quelques mots ?
Washandong est une ville née de la fusion sino-américaine sur le plan économique, politique et militaire. C’est là que vit Georges Boulanger, libraire à la retraite. Il n’aime pas ce monde dirigé par l’argent. La misère, le chômage, les crises financières successives représentent tout ce qu’il déteste. Par hasard, il assiste à la mort d’un adolescent qui venait de l’insulter et il est traumatisé par le fait qu’il n’a rien tenté pour le secourir. De retour chez lui, il reçoit une lettre d’une certaine Sara qui l’invite au 4857 Mao Zedong Avenue pour en parler. Un moment, il pense qu’elle veut le faire chanter. Pour en avoir le cœur net, il décide d’aller à sa rencontre. Ce qui l’attend est à mille lieues de ce qu’il pouvait imaginer…

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Un jour, je me promenais avec mes deux petits-fils sur un sentier littoral en bord de mer. À un moment, ils ont vu divers détritus que les vagues ramenaient contre les rochers. L’un des deux a dit : « Oh, c’est dégoûtant de jeter les ordures à la mer, pourquoi les gens font ça ? C’est pas une poubelle, la mer». Ce fut l’élément déclencheur de mon histoire.

Quel message avez-vous souhaité transmettre à travers votre ouvrage ?
Les valeurs morales, aujourd’hui, sont bafouées, que ce soit sur le plan environnemental, ou sur le plan humain. L’individualisme a remplacé la solidarité. Le manque de respect, le civisme. L’insulte, l’argument. Georges Boulanger va essayer d’inverser la tendance et rendre ces valeurs à une humanité décadente. Vaste programme !

Quelles sont les principales qualités de votre livre ?
A priori, ce sont mes lecteurs qui pourront mieux en parler que moi. Ce que je peux dire, c’est que comme pour mes précédents romans, les ingrédients sont les mêmes : un peu de piment, une grosse dose de suspense et une cuillérée de bons sentiments.

Vos auteurs de référence ?
Ceux qui me racontent des histoires, qui conduisent mon imaginaire sur des chemins jamais empruntés. Par exemple, Van Dick m’a embarqué dans le futur de l’humanité. Barjavel m’a tenu en haleine, m’a ému, m’a fait voyager. Stephen King a ravivé des terreurs enfouies. Et puis les romantiques : Musset, De Vigny, Hugo, Lamartine, Verlaine, Rimbaud… m’ont appris la belle tournure, le mot qui fait fondre, la rime qui tue. En règle générale, les auteurs qui me donnent du plaisir à la lecture, quelle qu’en soit la source, deviennent le temps du voyage mes auteurs de référence.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Je suis plongé actuellement dans l’écriture de mon huitième roman. Il s’intitulera « Révélation ou Imposture ». C’est le nom d’une émission de téléréalité mensuelle au cours de laquelle un candidat vient faire en direct une révélation. Des journalistes choisis en fonction de cette dernière (que connaît aussi en partie l’animateur de l’émission) ont à leur disposition des équipes d’investigation sur le terrain et le temps de l’émission pour tenter de démontrer qu’il s’agit d’une imposture. Au cours de celle à laquelle nous assistons, le candidat, Ray Miller, un homme de quatre-vingts ans, fait un infarctus et meurt sur le plateau avant d’avoir pu prononcer le moindre mot. Arrêt cardiaque effectif ou assassinat ? Et quel était le contenu de cette révélation ? Bradley Miller, le fils de Ray Miller, qui croyait son père mort depuis l’année de ses quatre ans, est convoqué par un notaire qui lui remet une lettre de son père. Pour Bradley, (et pour le lecteur) un long chemin vers la révélation commence…

Un dernier mot pour les lecteurs ?
Merci à tous de me suivre. Un roman est un pont sur lequel un auteur et ses lecteurs se rencontrent. Ensemble, ils regardent la rivière à leurs pieds et se laissent emporter par le flot de leur imagination. C’est un partage. Et il n’y a pas de richesse sans partage…