Interview écrite

18 octobre 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Olivia-Jeanne Cohen, auteure de  » Les Racines du mystère « 

Olivia_Jeanne_Cohen_EdilivrePouvez-vous introduire, en quelques mots, votre ouvrage ?
Une réflexion articulée autour de différents thèmes pour tenter de cerner ce lien indéfinissable et singulier entre l’enfant et la mère. Il s’agit en somme d’un prolongement ou d’une lumière, que je cherche ou qui me vient progressivement, par strates, au sein de mes réflexions et de mes écrits.

Comment vous est née l’envie d’écrire un ouvrage sur ce thème en particulier ?
Je précise cela dans mon avant-propos. On écrit, me semble t-il, toujours sur le même thème jusqu’à épuisement -ou pas- du lieu. Cette « envie » n’est pas une pulsion mais là encore, une profonde nécessité d’approcher cet Essentiel… l’origine, soi, ces « Racines »…

Dans sa préface, le Dr Grandsenne fait une distinction très intéressante entre être une mère et avoir un enfant. Est-elle le centre de votre ouvrage ou bien n’est elle qu’une composante du « mystère » dont vous nous entretenez ?
Ni l’une ni l’autre. En effet, là encore, je souligne en avant-propos cette distinction qu’opère le Docteur Grandsenne dans sa préface mais qui ne m’habite pas personnellement. Cette distinction, ou dis-jonction dans certains cas, ne résonne pas en moi en ce sens. Peut-être que quelques-unes de ces strates évolueront différemment au fil du temps.

Qu’est ce que votre livre nous apprend sur le lien mère-enfant aujourd’hui ?
Que rien n’est dit, que tout est mystère. Puisque ce lien est celui de l’origine, de l’existence, et s’inscrit dans une réflexion inépuisable. J’espère que les propos contenus dans ce livre feront appel en chaque lecteur et bien entendu différemment à ce qui peut être enfoui, refoulé de cette réflexion sur ce que la vie et sa portée peuvent révéler d’insondable et d’éblouissant, dans cette essence-tiel que je tente d’approcher à travers ce lien originel de l’enfant et de la mère.

Pourquoi avoir décidé d’y incorporer des éléments personnels ? Cela donnait-il plus de « légitimité » à votre propos ?
Je ne cherchais pas de légitimité lorsque j’ai commencé à rédiger le texte mais un mouvement libre, sans dogme. Ces « éléments personnels » se sont inclus naturellement au sein de ce tempo.

Une citation qui pourrait résumer votre ouvrage ?
« Je t’aime, maman »…?!!…
Je cite Albert Cohen bien sûr « Amour de nos mères, à nul autre pareil » dans le Livre de ma Mère mais aussi Marguerite Duras qui s’exprimait dans ses nombreux entretiens sur ce lien indissoluble entre l’amour maternel et l’écriture. Tant d’auteurs que l’on pourrait citer, comme O.V.de L. Milosz dans son poème Symphonie de Septembre, « Solitude ma mère, redites-moi ma vie », qui pourraient « résumer » cet ouvrage, du moins participer de ses accords majeurs.

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
Un auteur espère sans doute toucher ses lecteurs, trouver en eux un écho. Je souligne encore comme mes précédents écrits sont ces points de constellation qui participent de ma réflexion sur ce thème de l’origine, de l’être au monde et que cet ouvrage de réflexion est un de ces points.