Interview écrite

Rencontre avec Nicole Nonin Grau, auteur de « Pour que tu deviennes grand »
9 février 2015
Posté par
Flora

Rencontre avec Nicole Nonin Grau, auteur de « Pour que tu deviennes grand »

Nicole_Nonin_Grau_EdilivrePrésentez-nous votre ouvrage en quelques mots ?
Le personnage de Guillaume est central. Il sustente toute l’action du livre et ne libère le lecteur qu’à la fin. Ce roman n’est pas seulement psychologique car son écriture véhicule une rêverie qui poétise l’action. La lourde réalité des évènements entraîne l’enfant dans un voyage chaotique qui met au second plan ses blessures affectives. Sa construction psychique prend ici tout son sens. Elle est matérialisée par cet extrait du livre : « Petits ou grands : les pas, vous entraînent là où le destin vous attend. »

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Le sujet me taraudait depuis un long moment. Peu à peu, il s’est imposé à moi et il me paraissait évident de l’écrire. J’étais proche du personnage, il m’a envahi l’esprit et s’est matérialisé au fil des jours. L’écrire me semblait aussi utile que nécessaire. Je demeure persuadée que la société a besoin de toutes les idées et qu’il convient de les libérer par la parole ou par l’écrit.

D’où vous vient cette passion pour la psychologie ?
L’engouement pour l’aspect psychologique de mes récits émane de ma passion pour la vie, pour toutes les vies. Elles sont aussi élaborées qu’un mécanisme d’horlogerie et si un seul de ses rouages manque ou défaille c’est tout l’ensemble qui se désorganise. Le décryptage des comportements propres à la psychologie induit une bonne connaissance de soi et des autres. L’homme est un tout, aussi bien dans sa conscience que dans son inconscience, et ne peut donc être appréhendé que globalement. Cet ensemble que constitue l’esprit, l’intelligence et l’affectivité m’intéresse au plus haut point.

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
Cet ouvrage s’adresse à tous. Il se veut être un bref trait d’union entre les institutions et les familles. L’histoire peut être considérée comme un outil par le message fort qu’il transmet. Cette force le libère de tout et l’absence de jugement qu’il contient le rend accessible à chacun. Il est facile à lire mais demeure présent après la lecture.

Quelles sont les principales qualités de votre livre ?
L’ouvrage est un voyage de l’esprit et du cœur. Il explore l’inconnu, le définit et au final interroge. Il relate une situation assez sombre tout en évitant les écueils dramatiques même s’il draine une certaine mélancolie. La densité de l’écriture et la volonté délibérée de placer le débat au plus haut fluidifient la narration pourtant au demeurant sombre. Le sujet accroche et ne laisse personne indifférent.

Votre personnage Guillaume est-il inspiré de quelqu’un de votre entourage ? Un de vos proches a-t-il vécu cette situation ?
Guillaume incarne à lui seul plusieurs histoires d’enfants qui me sont, en effet, proches. La pluralité du personnage les porte au plus haut et donne la distance nécessaire à sa mise en évidence. Le sujet a été romancé mais le vécu de chacun garde toute son intégrité. J’ai moi-même enduré une situation similaire !

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers votre ouvrage ?
Rendre positif ce qui ne l’est pas à première vue et appeler en conscience pour ne pas tout dire : rendre actif le lecteur et le laisser devenir acteur du récit. Chacun y trouve son compte toutes générations confondues ce qui encourage l’interaction de la communication. En posant la problématique sur les grands sujets : école, famille et parents le livre ouvre le débat et en débattre c’est déjà avancer dans la solution.

Où puisez-vous votre inspiration ?
Je la puise dans la vie de tous les jours car l’humain m’intéresse. Il constitue ma principale matière. L’écriture en elle-même est également une source de cette pensée naturelle qui lâche prise sur le papier. Puis les expériences ou les mises en situation prennent place et a ce stade intervient le fictif. Il lie tous les fragments de la réalité des mots.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Je termine un recueil de nouvelles. Un autre roman suivra, puis un autre … Les thèmes affluent et je ne compte pas m’arrêter là tant je suis persuadée d’être sur la voie qui est la mienne. L’écriture est en elle-même une source inépuisable et le flot ne s’arrête pas !

Un dernier mot pour les lecteurs ?
Le harcèlement à l’école est un sujet d’actualité. Parler, débattre, lire, écrire est l’itinéraire qui amène des résultats.