Interview écrite

Rencontre avec Nej Mâa, auteur de « Symphonie numide »
30 mars 2015
Posté par
Flora

Rencontre avec Nej Mâa, auteur de « Symphonie numide »

Nej_Mâa_EdilivrePrésentez-nous votre ouvrage ?
Symphonie numide est un recueil de poèmes et de textes en proses poétiques. C’est un hommage à la culture algérienne, berbère et arabo musulmane. Tous les textes sont inspirés de ma propre histoire, ils ne sont pas autobiographiques, mais fortement inspirées de ma vie, de ma propre relation aux personnages que j’évoque, aux villes, à mes ancêtres, à ma famille.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Ce livre, je l’ai écrit afin de reconstruire mon identité, la double culture et la vie entre deux pays, m’ont quelque peu abimé. J’ai perdu mes repères et j’avais l’impression qu’une grande partie de mon histoire était en train de disparaitre. J’avais besoin de renouer avec le passé, avec mon pays, mes racines, pour apaiser ma relation conflictuelles avec L’Algérie. J’avais besoin de dire mon amour à ma culture, et lui confier mes blessures de la double culture et de l’exil.

Que signifie ce titre ?
« Symphonie Numide », c’est un chant, inspirés du fin fond des ruines de la Numidie. Dans ce titre, c’est la symphonie de mes ancêtres, c’est eux qui m’ont chanté mes poèmes, je n’ai fait que retranscrire une Symphonie ancienne dictée par mes ancêtres, mes ancêtres sont accrochés aux pierres, aux ruines de la Numidie. C’est comme si je leur avais parlé et qu’ils m’avaient répondus à travers ces textes.

D’où vous vient cette passion pour la poésie ?
Je l’ai vécu comme une révélation. Un jour j’ai eu envie d’écrire, je ne savais pas sous quelle forme ni comment, les mots sont sorti en poésie. Je ne sais pas d’où cela me vient, je ne l’ai pas choisi, ça m’a été imposé par la haut. ( je suis très croyante) et je crois fortement que nous sommes guidés. Mes ancêtres parlaient en vers, la culture algérienne est une culture de poésie. Peut-être que cela m’a été transmis.

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
Je n’ai pas définis ma cible, bien sûr aux franco-algériens, et toutes les personnes qui ont un lien avec L’Algérie. A des intellectuels, mais à tous les curieux. Je ne sais pas exactement. J’ai envie de vous dire, au monde entier !
Aux amoureux des jolis mots !

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
Je crois, qu’il y’a beaucoup de révolte dans mes écrits, la révolte contre le racisme, l’ignorance, le manque de connaissance de ma culture, de ma religion. J’avais envie de lever le voile sur cette culture ignorée. J’ai sans doute voulu transmettre ma souffrance, une souffrance sourde jusque-là. La souffrance de la double culture, de la double identité. J’ai voulu donner de l’amour aussi, dans mon livre il y’a beaucoup d’amour. J’ai envie de réconcilier les uns et les autres à travers ma poésie.

Où puisez-vous votre inspiration ?
Dans mon pays, dans les roches de ma ville, Constantine, dans les personnages que j’aime, telle que la Princesse Kahina, ou bien Phèdre, Andromède. Ce sont des personnages qui font partie de moi, ces femmes m’habitent, on peut dire que je leur parle. Elles soufflent mes mots.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Un nouveau livre, sur les femmes de Constantine. Je n’en dirais pas plus…

Un dernier mot pour les lecteurs ?
Il m’est très difficile de livrer mon bébé, au public, j’espère qu’il saura toucher les lecteurs. En tout cas, j’ai donné tout mon amour, j’espère que ça sera ressenti.