Interview écrite

Rencontre avec Nadine Lefebvre, auteur de « L’accompagnement de la fin de vie »
8 février 2017
Posté par
Flora

Rencontre avec Nadine Lefebvre, auteur de « L’accompagnement de la fin de vie »

Nadine LefebvreDans quelle région habitez-vous en France ? Sinon, dans quel autre pays ?

J’habite dans les Hauts de France, dans le Nord, près de Valenciennes

Présentez-nous votre ouvrage

Il y a bien longtemps, on mourait seul et bien souvent dans d’atroces douleurs ; fort de ce constat, il me fallait, en tant qu’aide-soignante, faire « quelque chose ». Depuis de nombreuses années, je fais de l’accompagnement de la fin de vie. J’ai appris des techniques d’accompagnement, par les formations mais aussi et surtout auprès de ces personnes mourantes qui m’ont appris l’essentiel : l’empathie et les bons gestes. Ce livre, au-delà de la théorie, par laquelle nous devons passer pour comprendre ce qu’est la fin de vie, vous dévoile ma pratique, mes gestes, mes mots d’accompagnant de la fin de vie. Si l’un de mes lecteurs doit accompagner un proche en fin de vie ou est accompagnant de la fin de vie, il trouvera dans ce livre des réponses à ses questions ainsi que des techniques pour accompagner le mourant dans sa globalité et dans la dignité.

 

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

Depuis les nombreuses années où j’ai accompagné des mourants, je me suis rendu compte que beaucoup de personnes (familles et soignants), avaient des appréhensions, voire de la peur face à une personne en fin de vie. Comment expliquer à tous ces gens, que la fin de vie, est un moment de la vie et qu’il doit être vécu comme tel. J’en ai parlé à mon entourage et certains de mes proches m’ont donné l’idée d’écrire un livre sur le sujet, afin de toucher un public plus large ; voilà comment est né « l’accompagnement de la fin de vie ; un droit pour tous, un devoir pour chacun »

 

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?

Mon livre s’adresse à tout le monde ; puisque nous serons tous amenés à côtoyer la mort un jour, que ce soit celle d’un proche ou la nôtre. Mais je le conseille surtout aux personnes accompagnant un proche et aux soignants, qui pourront trouver ici des réponses à leurs questions et réaliser un accompagnement holistique du mourant.

 

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?

Je veux expliquer que la fin de vie n’est pas un moment horrible, mais est un moment de la vie, où le mourant a encore des émotions, des choses à dire et même à faire. Un moment où il a besoin des siens, de ressentir de l’amour, d’être lui-même (non pas une personne qui fait peur, mais un individu comme vous et moi). Ce moment ultime, si l’on sait le partager avec le mourant est un moment fort en émotion. Il ne faut pas oublier que chaque personne est vivante jusqu’à sa mort.

 

Où puisez-vous votre inspiration ?

Je puise mon inspiration au quotidien, dans ma pratique d’accompagnant de la fin de vie, et dans ma pratique d’aide-soignante, auprès de personnes en fin de vie ; chaque accompagnement est unique et j’apprends chaque jour auprès des personnes mourantes et auprès des familles qui se trouvent souvent démunies.

 

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?

Je viens de finir un livre qui s’appelle « paroles de soignants », ce sont des anecdotes, des lapsus de soignants et aussi de patients. J’ai commencé un nouveau livre « combattre ses propres maux », la meilleure façon de combattre la douleur est la diversion, j’explique ici comment soulager une douleur bénigne par la relaxation ou l’autohypnose.

 

Un dernier mot pour les lecteurs ?

Je tiens à dire ceci : « que vous soyez soignants, accompagnant de la fin de vie ou tout simplement le proche d’une personne en fin de vie, je pense qu’il est essentiel pour vous de garder en mémoire que le mourant est un être vivant qui a des besoins essentiels comme tout autre vivant et qu’au-delà des mots, il y a aussi les gestes et les silences ; qu’il est un être à part entière qui doit être accompagné dans sa globalité ». J’espère que ce livre pourra vous accompagner dans votre acte d’empathie.  Merci de m’avoir fait confiance. Je vous souhaite une bonne lecture.