Interview écrite

27 décembre 2016
Posté par
Flora

Rencontre avec Mohamed Mounib, auteur de « Bahija, Marrakech et le hasard »

Mohamed_Mounib_EdilivreOù habitez-vous ?
J’habite dans la ville de Safi au Maroc.

Présentez-nous votre ouvrage
C’est  l’histoire de Bahija, une fillette de huit ans, qui a été très mal traitée par sa tante paternelle, au lendemain du décès de sa mère et le départ de son père pour la guerre en 1940. Pour échapper à son calvaire, Bahija fait une escapade, à l’âge de 16 ans, qui l’amena  à la ville de Marrakech où elle se fait violer, dès son arrivée, par un garde forestier, Kebbour Kamili qui l’épousa le lendemain pour l’abandonner quelques heures plus tard.
Toujours obsédée par un désir farouche de vengeance, Bahija croisa, par hasard, le chemin de la police qui pourchasse son mari fugitif, devenu un proxénète et un trafiquant du kif ; la détermination de Bahija et de son père, revenu de la guerre, la prééminence d’Alhajja, une vieille femme aveugle et extralucide, associées aux investigations de la police constituent une trame étrange dont  les écheveaux recèlent des rebondissements inattendus où le hasard joue un rôle déterminant tout au long de l’histoire.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
D’abord, par amour pour l’écriture et ensuite pour faire valoir la place qu’occupe le hasard dans la vie de tous les jours. En effet, philosophes, penseurs et écrivains européens dont Pascal, Machiavel, Voltaire, Einstein, Rolland, Schmidt et d’autres encore ont traité le hasard, chacun selon ses convictions scientifiques, religieuses ou philosophiques ; il pourrait se manifester sous des jours aussi bien bénéfiques que maléfiques.
Par contre, dans mon pays, le Maroc, le hasard, venant de l’arabe classique zahr, occupe une place privilégiée, toujours à connotation positive et heureuse. Avoir « Zhar » diffère complètement d’avoir de la chance laquelle a une autre traduction en arabe (al hadh), différente de « Zhar » qui symbolise la fleur ou les fleurs ; il sourit, à tous les coups, aux hommes et aux femmes dont le bonheur est partie intégrante du bonheur de leurs semblables, c’est à dire que leur cœur bat aussi pour les autres et avec les autres.

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
A tous les lecteurs et à toutes les lectrices qui s’interrogent  sur les mécanismes insondables gouvernant nos pas vers la réussite lorsqu’un malheur nous a pris au dépourvu.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
Etre constamment attentif à tout ce qui nous entoure car, contrairement à ce que l’on croit, la vie met à notre disposition, chaque jour, des occasions pour nous améliorer et de réussir. Encore faut-il être vigilant et avoir un cœur aimant. Romain Rolland n’avait-il pas dit « Le hasard cherche toujours ceux qui savent s’en servir »?

Où puisez-vous votre inspiration ?
Dans l’observation et dans l’écoute tous azimuts.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Je m’attelle, en ce moment, à romancer une histoire pathétique, basée sur des faits réels.

Un dernier mot pour les lecteurs ?
Je leur dis que la lecture nous permet d’assister, à travers les émotions, à une chorégraphie sublime que les mots interprètent sur les échiquiers de l’alphabet ; lire c’est l’air par lequel l’esprit respire.
Je vous souhaite donc, chers lecteurs, du plaisir en lisant mon livre.