Interview écrite

26 mars 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Martine Nordey, auteur de  » Mes enfants, mes amours « 

Martine_Nordey_EdilivrePouvez- nous dire quelques mots sur votre ouvrage Mes enfants, mes amours ?
Mes enfants, mes amours c’est le récit de la naissance, à ce jour de mes garçons. Je les ai tellement désirés. J’ai voulu leur laisser, leurs souvenirs propres à eux-mêmes. Un témoignage plein d’amour et de tendresse, et de sincérité.

S’agit-il d’un récit autobiographique ?
C’est un récit autobiographique, effectivement. Je parle de mes enfants, leurs premières heures, leurs premiers jours, mes premières joies de maman. Mes premières craintes aussi quand ils étaient malades. Je parle aussi de ma vie, de la maladie qui ne m’a pas fait de cadeaux. Je ne sais pas comment sera interprété mon livre par les personnes autres que la famille, avec qui j’ai une grande complicité.
Je ne regrette en rien le récit que je laisse au grand jour, il me fallait le faire, c’est en moi. Au début quand j’ai commencé à écrire, j’étais à la maternité pour mon aîné James. J’étais seule dans ma chambre, je me suis mise à lui parler, et j’ai pris des notes comme ça, quelque chose en moi me disait de le faire, alors je m’y suis mise et tout est parti de là. Les jours ont passé, j’ai continué. Je voulais laisser une trace, si je peux dire, des premiers moments de sa vie. J’en ai fait de même pour mon plus jeune Steven.

Si tel est le cas, s’agit-il d’un hommage à vos propres enfants ?
Je voulais en quelque sorte parler de mes enfants à mes enfants tout d’abord à travers ce livre. Ils devaient connaître leurs origines, leurs débuts dans la vie. Je ne savais pas encore que j’aurais eu le cran d’en faire un livre. Au début, le cahier sur lequel je prenais des notes était notre seul lien.
Quand ils ont grandi, je leur ai transmis à chacun les cahiers intimes si je peux dire. Mais j’écrivais à ma façon je n’avais pas la «forme» tous les jours moi-même, j’avais du mal à me relire. J’ai pris donc mon courage à deux mains et pris l’initiative d’en faire un livre. Je sais déjà que leur mamie est impatiente de le lire. En général, nous rendons hommage aux personnes que nous avons aimés, vénérés, et qui nous ont quitté. Pour leur prouver tout notre respect et notre amour. Moi en faisant édité mon livre, je leur rends hommage, parce qu’ils le méritent.

D’ailleurs, pourquoi avez-vous choisi ce thème de l’enfance ?
J’ai choisi ce thème de l’enfance, parce que se sont mes enfants. Ils sont ma priorité, ma richesse, ma vie. J’ai tenu à ce qu’ils n’oublient jamais que je les aime. A travers ces pages, ils découvriront peut être, que grâce à eux, je suis dans la cour des mamans, la plus heureuse du monde. Je tenais à les mettre à l’honneur.

Votre récit s’apparente-t-il à une introspection maternelle ?
Si mon récit s’apparente à une introspection maternelle, oui, je dirais oui. Tout en leur écrivant au fil des jours, je voulais dévoiler tout l’amour de la mère que je suis . J’ai tellement désiré , attendu ce moment. Pour moi, être mère est la plus belle chose qui me soit arrivée dans la vie. Je sais que l’amour d’une mère est important pour les enfants, j’en suis riche, j’ai de l’amour à revendre ça c’est sûr. Mes enfants méritent vraiment que je leur transmette cet amour , ils y ont droit, ils le méritent très sincèrement. En me livrant ainsi, j’ai en quelque sorte fait ma thérapie, j’ai longtemps joué en observant, en m’auto-critiquant, je sais que je ne suis pas parfaite, mais je l’ai fait.

S’agit-il d’un journal intime dans lequel vous leur parler directement ?
Oh oui, je leur dévoile leurs premières heures, leurs premiers jours, leurs premiers mois, leurs premières années. Certains passages sont vraiment émouvants. La perte des personnes qu’on aime doit être partagée il faut faire savoir qu’on oublie jamais quand on aime. Journal intime oui, certains souvenirs doivent rester vivants, immortalisés, c’est la raison pour laquelle, j’ai essayé de ne pas trop en oublier. J’ai sans doute été plus loin que je n’aurais dû, en dévoilant notre intimité. Je leur avais demandé avant, si je pouvais du cahier, passer au livre, ils m’ont donné leur accord.

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
J’ai voulu en faisant éditer mon livre, bien qu’il soit intime, familial, faire partager mon bonheur d’être mère. Je suis certaine (enfin je le souhaite) que toutes les mamans me comprendront. Pourquoi ne pas faire connaître à ses enfants la joie qu’une mère peut avoir quand elle les prend dans ses bras, alors qu’ils ne sont encore que des bébés, les consoler quand ils ont du chagrin, les féliciter quand ils ramènent une bonne note, quels souvenirs en ont-ils aujourd’hui? Leur parler de leurs souvenirs des anecdotes, c’est bien , mais en prenant des notes, on oublie beaucoup moins de détails, qui pourraient s’avérer importants. Je pense que ça va en complément des photos prises et qu’on glisse gentiment dans différents albums.
Je parle aussi dans ce livre des harcèlements que j’ai pu subir de la part de certaines de mes collègues, ces dernières années. J’y parle aussi de la maladie, étant touchée à deux reprises par cette saleté de maladie, qu’est le cancer. Je m’en suis sortie je pense que si je n’avais pas été protégée, aidée, soutenue par mon époux lequel je ne remercierais jamais assez de tout le soutien qu’il a pu m’ apporter.

L’amour de mes enfants, à qui je demande pardon quand il m’a fallu leur annoncer mon premier cancer, j’ai eu «les tripes en morceaux,» si je peux me permettre. Il m’a fallu du courage, c’est vrai, mais je ne devais pas m’avouer vaincue, non pas devant eux. Il me fallait être résistante, courageuse, et surtout être une battante. Je ne devais pas les laisser ainsi . Je n’avais pas le droit de les abandonner, pas après tout l’amour et la tendresse qu’ils m’ont apporté. Je voulais aussi dire aux personnes touchées elles aussi par le cancer de ne jamais baisser les bras. Il y a toujours un espoir. Il faut toujours penser aux personnes qui vous entourent, ne pas leur montrer notre mal-être. Au contraire montrer et garder le sourire, aux jours d’aujourd’hui la médecine a vraiment évoluée. J’en suis la preuve vivante. Je voulais également remercier à travers ce livre les membres de notre famille aussi bien du mien que celui de mon mari et un grand merci en particulier au docteur P, qui m’a beaucoup apporté, pendant mes deux grossesses mais aussi et surtout pendant mes deux cancers.