Posté par
Flora
Rencontre avec Marc Aynié, auteur de » Les fractions négligeables «
Pouvez-vous introduire votre ouvrage au lecteur ?
Ce livre est à mon sens le récit d’une quête, d’une introspection. Un individu, anonyme au point d’être dépourvu de patronyme, décide de quitter le fil bien net de la vie qui lui a été toute tracée –travailler la terre jusqu’à finir par reposer sous elle, mort prématurément d’épuisement, comme son père avant lui, surveillé par une mère postée en sentinelle qui depuis sa fenêtre veille à ce qu’il ne manque jamais de travail-. Ce monde, qui vivait caché au bord de son horizon limité se révèle, au fur et à mesure de son périple, dans toute son absurdité, sa laideur, sa violence, mais parfois aussi sa beauté et le miracle de rencontres inattendues. Plus que les modifications des lieux et des gens que le passage du héros entraîne, ce sont les changements qui s’opèrent en lui qui sont mis en exergue. Il ne parle pas d’un bout à l’autre du récit, mais il agit, et ses actions donnent du sens à ses pensées. Ce sont de profondes réflexions, animant tout être humain, sur lesquelles j’ai souhaité m’attarder, et attirer l’attention du lecteur. Chacun est libre d’y apporter ses propres réponses…
Pourquoi avez-vous choisi ce titre ?
Dans le livre, les fractions négligeables se réfèrent à ces entités minuscules, désordonnées, querelleuses, peureuses et lâches, qui grouillent à la surface de la planète qu’elles ont colonisées. C’est la définition sans complaisance, après les avoir longuement côtoyés, que retient le personnage à propos de ses congénères. Il n’en tire aucun orgueil, bien au contraire, car il sait, quoiqu’il ait accompli, qu’il est l’un des leurs.
A quel genre peut se rattacher votre écrit ?
D’après la catégorie à laquelle Edilivre l’a rattaché, c’est un « roman psychologique ». J’ai du mal à trouver une case où le ranger. Difficile de rendre une copie pour ensuite lui attribuer une note ! Roman psychologique, ça sonne bien…
Quels courants et penseurs vous inspirent ?
Les iconoclastes, les cyniques, les « libres penseurs », tous ceux vivants ou morts qui par leur réflexion sont sortis des sentiers battus et ont contribué à faire du monde un endroit sinon meilleur, du moins plus éclairé (Diogène de Sinope, Nelson Mandela, Giordano Bruno, Bertrand Russell, Gandhi, Descartes, Ptolémée, Chirine Ebadi, Hubert Reeves…).
Votre ouvrage s’apparente-t-il à une métaphore, une allégorie ?
En guise d’image, je vais vous donner une phrase tirée du livre, et qui à mon sens en résume bien l’idée : « Dans ce monde dépourvu de centre, nous apprenons péniblement la géométrie des bordures ».
Pensez-vous composer d’autres types d’écrits ?
D’autres écrits, sans doute, d’autres types, je ne sais pas si je suis capable d’écrire autrement que ce que j’ai fait pour ce premier roman.
Un dernier mot pour vos lecteurs ?
Rien, dans Les fractions négligeables, n’est définitif, comme rien ne l’est dans la vie. J’ai écrit ce livre, mais il vous reste, à vous qui le lirez, à lui donner le sens que vous souhaitez, les résonnances qui correspondent à vos intérieurs.