Interview écrite

25 juin 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Makhlouf Bouaich, auteur de  » Élégies amères « 

Makhlouf_Bouaich_EdilivrePouvez-vous introduire, en quelques mots, votre ouvrage ?
Il s’agit d’un recueil de poésies qui reprend un peu les textes que j’ai écrit dans les années 70 pour certains,  des années 80 pour d’autres, jusqu’aux années 2000 pour les derniers.

S’agit-il d’un roman, d’un essai, d’un traité ?
Il s’agit d’un recueil de poésies plutôt.

Le titre est pessimiste. S’agit-il d’un ouvrage de la désillusion ?
Oui, le titre reflète les désillusions qui, en gros, sont à l’origine de ces textes. De la désillusion, de la révolte aussi. Le recueil traite aussi de l’exil et ce dernier est toujours amer et dur, d’où le titre Élégies amères.

Vous positionnez-vous contre la violence dans votre ouvrage ?
Tout à fait. Certains textes dénoncent bien les violences qui forment le quotidien de beaucoup dans certains pays. Je voudrais vous citer quelques vers à ce propos.

Si mes soupirs sont une lame
Qui déchire les nuages,
Si mes soupirs sont une âme
Qui refuse le servage,
Je voudrais tant qu’ils soient
Un doux message de paix
Qui incitera les rois
A jeter leurs épées.

Il s’agit d’un extrait d’un poème écrit en 1980, à Blida, en Algérie, alors que le pouvoir central de ce pays, par le biais de la presse à sa botte, incitait le peuple algérien à se dresser contre une aprtie de ce même peuple. Des appels à la haine par (ou commandités par) le pouvoir pour canaliser la colère éventuelle du peuple et se maintenir en place.

Le terme « élégie » fait référence à la poésie. Composez-vous quelques vers dans votre ouvrage ?
Comme je l’ai précisé plus haut, il s’agit effectivement d’un recueil poésies, donc des vers. Je voudrais, si vous le permettez aussi, vous en citer quelques uns… Je prendrai bien un extrait d’un poème qui parle d’exil.

Pétri par les douleurs que l’exil, en moi, sème,
Je gémis, muet, devant le ciel des retenus.
Je refoule mes chagrins, mes délires mêmes,
Ainsi, mes plaintes ne sont guère entendues.
Errant, moi qui suis –croyant que je me promène-
Touriste de mes lointains et objectifs perdus.

S’agit-il de votre premier ouvrage ?
Non, il ne s’agit pas de mon premier ouvrage, mais plutôt du cinquième. En effet, j’ai d’abord publié un roman, chez un éditeur dit classique, sous le titre de Mémoires remuées, puis d’un autre, chez un éditeur sous le titre de Le malheur de Maria, puis suivit un recueil de poésies, chez le même éditeur que le précédent Poèmes désencagés et enfin, en 2008, chez un éditeur dit aussi classique, un recueil de nouvelles Destin de femmes. En 2013 encore, j’ai publié un roman, chez un éditeur algérien, sous le titre éponyme de Graine d’exil.

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
J’espère que mes textes auraient apporté quelque satisfaction à ceux qui les ont lus. Et je remercie tous ceux qui m’ont fait des retours, et ils sont nombreux. Je souhaite aussi que d’autres en fassent de même, car avec la critique, on avance.