Interview écrite

3 février 2016
Posté par
Guillaume

Rencontre avec Léonard Untinu Mavoungou, auteur de « Un air de crépuscule »

Ce roman est un récit de l’échec d’un homme en trois étages. Cet homme, père de deux enfants, avait mis sur un plan de cartes l’avenir de ces derniers et ils devaient s’y tenir en jouant cette musique sans fausse note. Hélas, cette volonté d’écrire l’avenir de ses enfants se heurta à la réalité d’autant que aucun de ceux ci ne fit sa volonté.

Le second échec porte sur la douche froide qu’il a reçue au sujet de son attachement presque maladif aux esprits , au mysthique. Cet homme chef de famille, fut également chef de son pays. Il s’était mis dans la tête l’idée qu’il tirait son pouvoir et son autorité des esprits. Ainsi, il fit reposer tout sur eux. Malgré tous les efforts consentis pour satisfaire et les mettre leur aise les esprits, son autorité et son pouvoir se lézardaient jour après jours. Il comprit peu à peu la trahison des esprits à son égard, prit conscience du caractère temporel et éphèmère de leur puissance et imagina d’autres stratégies pour rasseoir son autorité, mais surtout conserver « son pouvoir »

Le troisième et dernier échec , c’est le reveil de son peuple qui commença à le défier et à lui tenir tête, ce peuple qu’il avait toujours réduit au silence, qu’il avait toujours fait marcher au doigt et à l’oeil. A la suite d’un évènément anodin relatif à un décès, le jour de l’inhumation se transforma en un jour historique et mémorable. La foule brava tous les interdits et se rendit jusque au cœur du pouvoir : le somptueux palais du chef.
Si la lumière est mise sur ces trois échecs, on notera également qu’il y a un liant entre ces échecs. Un élément déclencheur qui tel un domino touché entraine la chute des autres.

L’écriture de ce roman répond à une soif irrépressible de voyage dans les années mi 80 jusqu’à mi 90. Il s’est agi pour moi de mettre le curseur sur certaines réalités de cette période. En depit du fait que, temporellement, ce roman couvre cette période, il est criant de remarquer que le recit du roman percute encore violemment l’actualité, comme si le temps s’était arrêté à cette période. Un peu comme une horloge arrêtée qui donne l’heure exacte deux fois toutes les 24 heures, ce roman est un miroir de la période qu’il narre, mais aussi de celle d’aujourd’hui.

Ce roman pointe la relation parents enfants. Il s’adresse à ceux qui croient aux esprits et au mystique, à ceux qui ont espoir que les lignes peuvent bouger, à ceux qui ne nourrissent pas cet espoir. A tous ceux là je leur dis, il faut bouger pour faire bouger les choses, il faut oser car c’est en essayant et en osant qu’on se rend compte de la difficulté ou non de quelquechose.

Ce roman transmet un message d’humanité. Il sacralise l’homme en le mettant au cœur de la vie humaine. Ce roman porte également haut la force de la rationalité au détriment de l’irrationnel et du mystique. Enfin , ce roman est un hymne à l’humanisme au courage et à l’engagement. Il est aussi l’expression d’un désir de liberté d’un peuple.

Mon inspiration n’a pas de source figée. Je la puise dans mon passé, dans mon présent, et dans le visage que je dessine pour l’avenir. Je tire aussi mon inspiration de mes lectures, de ce que je vois au quotidien, des personnes historiques dont les idées ont influencé ma construction intellectuelle. Je peux finalement écrire sur tout, ou presque. D’ailleurs, ce roman m’a été en partie inspiré par Ségolène ROYAL en fin 2006 ; On trouvera aussi dans ce du Jean Paul Sartre à travers son personne Hugo Barine dans « les mains sales »

« Un air de crépuscule » est ma première œuvre littéraire, elle ne sera pas la dernière. Je souhaite m’installer dans la durée dans l’écriture et publier le plus régulièrement possible. Avant la fin de cette année, je pense publier un recueil de poèmes. J’ai des manuscrits que je dois terminer. Si je n’avais jamais publié avant « un air de crépuscule », j’ai toujours écrit et ce , depuis que je suis très jeune. Au lycée et à l’université j’écrivais des pièces de théatre que jouaient mes amis.

Aux lecteurs un seul message : écrire c’est sortir de soi pour partager ses joies, ses peines, ses angoisses, ses appréhensions, ses émerveillements. Ecrire c’est mettre des miroirs géants partout, dans lesquels chacun de nous se regardera forcement et pourra corriger une mèche qui dépasse, , une crotte dans le nez, une conjonctivite dans l’oeil… Je veux sceller avec vous un vrai mariage à travers lequel nous allons échanger régulièment au moyen de toute sorte de support de communication . Decouvrez la rélation complexe entre Liesso et sa fille Libouta et délectez vous de la suite palpitante d’une histoire à l’origine banale qui tient en haleine tout un pays.