Interview écrite

Rencontre avec Lagonzalaise, auteure de « Sens dessus dessous »
8 octobre 2014
Posté par
Flora

Rencontre avec Lagonzalaise, auteure de « Sens dessus dessous »

Lagonzalaise_EdilivreD’où vous vient votre goût pour l’écriture ?
Il était une fois, une gamine de 8 ans qui en troisième primaire, bien qu’elle sache son alphabet, ne savait pas lire. Son naturel calme et réservé fit supposer à ses instituteurs que l’affaire était dans le sac, que l’enfant maîtrisait parfaitement l’art de la lecture, et qu’enfin, seule sa timidité maladive l’empêchait d’exprimer ses connaissances.
À la rentré des classes de cette année de troisième primaire, qui équivaut chez vous me semble-t-il au CM2, la fillette fut démasquée.Sa nouvelle maîtresse voulant tester les connaissances de ses élèves, elle fit défiler chaque écolier devant la classe pour lire un court extrait d’une histoire. Plantée devant tous ses camarades après avoir décrypter deux mots « sa mère », la gamine fut obligée de révéler son incapacité à poursuivre.
Une fois par semaine, avec trois de ses camarades, elle suivi des cours de rattrapages. Elle dû prendre le temps, car c’est là que se situait le nœud du problème. Les idées et les mots se bousculaient dans sa tête, trop pressée qu’elle était de connaître la suite. Elle prit un mot à la fois, ensuite syllabe après syllabe, elle lu avec les mains. Chaque sonorité avait sa gestuelle, elle apprit un nouveau code, un langage secret. En fin d’année, la gamine lisait correctement, bien qu’un peu saccadé, mais peu importait le nombre de syllabe, elle finissait par déchiffrer le mot. Poursuivant son apprentissage, s’améliorant d’année en année, son esprit resta malgré tout hyperactif, cavalant de gauche à droite, inventant monts et merveilles, alors elle fit sortir des mots, des phrases et les transforma en contes pour ses jeux. Plus tard, lorsque sa maîtrise de la lecture fut totale, et après avoir dévoré maints livres, la fillette ébaucha une idée afin de désengorger son cerveau toujours vagabond, « ce serait bien d’écrire soi-même ».

Présentez-nous votre ouvrage en quelques mots ?
Ce livre est un recensement de mon cerveau encombré. Il se compose de petites phrases qui me font rire, de part leur sonorité, ou le farfelu de leur contenu, ce sont les allitérations. Quoi que de style démodé, viennent ensuite les limericks, de petites ritournelles amusantes, « trois petits cochons – rond comme des ballons – main dans la main – s’en vont au bain – trois petits cochons tout rond ». Comme à chaque fois, il est souvent question de sonorité pour moi, et les mots prononcés réussirent à me captiver. Le genre du limerick, m’inspira, et devint l’objet de nombreuses interprétations, simplement avec cinq vers, ou carrément en longues mélopées. À partir de là, me vinrent à l’esprit diverses histoires que je retranscris avec ou sans rimes, certaines longues et d’autres plus courtes, faisant œuvre d’une porte ouverte pour l’imaginaire du lecteur. Chaque mot reprit dans ce livre se veut plaisant d’une façon ou d’une autre, par son côté absurde suivant le contexte, sa musicalité, sa gaieté, sa douceur, son ironie… S’il était possible, j’aurais aimé associer à cet ouvrage, maints musique, odeurs, sensations, saveurs. Il eut été merveilleux de tourner les pages et écouter trois notes s’égrainer, ou bien sentir la cannelle envahir vos sens olfactifs, ou peut-être simplement un rayon de soleil réchauffer votre visage. Les mots ne sont pas qu’un assemblage de lettres.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
D’abord pour la plus merveilleuse des femmes, ma maman qui fut la première à me raconter des histoires. La mère est aussi la première à croire en vous et je ne voulais pas la décevoir en ne réalisant pas mes rêves. En deuxième lieu, je l’ai fait pour ma nièce Nelly, qui souvent est plus adulte que moi mais, sait conserver en elle son cœur de petite fille et m’a aidé à garder le mien. Ensuite, il s’agissait d’une question de survie pour moi et mes amis. Deux solutions s’offraient, soit mon cerveau explosait si je gardais en moi toutes ces idées saugrenues qui se bousculaient, soit mes amis subissaient jusqu’à l’usure, mes jeux de mots, mes délires, mes pensées fantaisistes.

Quel message avez-vous souhaité transmettre à travers votre ouvrage ?
Je ne suis pas porteuse de bonnes paroles, il n’y a aucun message caché entre les lignes de cet ouvrage. Tout ce que je souhaite, est que les gens n’oublient pas qui ils sont, et ce que « être humain » signifie. J’aimerais voir dans le métro plus de sourires, dans la rue des regards étonnés, entendre rire plus souvent, chanter à tue-tête et de la compassion pour son semblable. Si ce petit livre sans prétention, vous a fait rire, sourire ou même simplement pouffé, vous êtes sur la bonne voie, car la bonne humeur aide à nous émerveiller de tout et donne bon cœur.

Comment s’est déroulé le choix de votre couverture ?
Pour toutes les illustrations et donc également la couverture, j’ai donné carte blanche à l’inspiration, l’imagination, le talent, la technique, le professionnalisme, (j’en passe et des meilleurs) d’Anne de Sturler. Elle avait toute ma confiance, je savais que je pouvais me reposer sur elle. Le travail qu’elle a exécuté, est d’une originalité et d’une grande poésie dans le trait. Je lui ai demandé pour Noël de faire des dessins pour mes poèmes. Voilà, mission accomplie ! Je conseille à tous ceux qui désirent en savoir plus sur le travail d’Anne de Sturler, de visiter son site, « La Villa Sauvage ». Une grande et généreuse artiste, merci Anne !

Vos auteurs de référence ?
Je dévore les livres, mais je ne peux pas dire, celui-ci ou untel fut une véritable référence pour moi. Non, chaque ouvrage que j’ai lu a contribué à forger mon univers, et dans ce domaine, il y a pléthore d’auteurs : Maupassant, Daudet, Dumas père. Dan Simmons, Raymond Queneau, Terry Pratchett, de bon vieux policiers comme Conan Doyle ou Agatha Christie, Christian Jacq, Cervantès, Ionesco, Prévert, Pagnol, Twain, la Fontaine, H. G. Wells, cette liste est loin d’être exhaustive aussi, rajoutons, Jean Ray, Ray Bradbury, Isaac Asimov, John Irving, Tolkien et tant, tant, tant d’autres encore.

 Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Ils sont déjà prêts ou presque. La suite de « Sens dessus dessous » est là toute chaude sur sa clé USB (dans le temps on disait : au fond du tiroir), il n’y manque que les illustrations. On y trouve également, un conte où seule la mise en page doit encore être revue. Sinon, en regardant bien dans le fond nous avons une comédie musicale, une pièce de théâtre, plusieurs nouvelles, des chansons, et un tas d’autres choses plus ou moins achevées.
La suite de « Sens dessus dessous » se présentera différemment, nous n’y trouverons plus d’allitérations et de limericks (origine de ce titre due à la disparité des genres), ce livre sera composé de poèmes avec ou sans rimes. Les textes seront plus longs, mais le style restera identique, seule les petites phrases et les courtes compositions faisant de « Sens dessus dessous » un amas de bric et de broc n’apparaîtront plus. Le titre est encore sujet à discussions.

Un dernier mot pour les lecteurs ?
À ceux qui dise « je n’ai pas le temps », je leur certifie que le temps est bien là. Alors, soyez assurez qu’il n’est jamais trop tard, pour réaliser ses rêves, pour cela, laissez de temps à autre parler l’enfant qui sommeil en vous. Souriez à la vie !