Interview écrite

3 mai 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Kven Efimero, auteur de  » Même ailleurs, tout est éphémère « 

Kven_Efimero_EdilivrePouvez-vous introduire, en quelques mots, votre ouvrage ?
Une confession honnête, ô combien vulgaire, à la fois sombre et positive, longue de quarante-trois poèmes et d’une nouvelle, de ma jeunesse, mais surtout de mon adolescence, qui n’a guère été facile, comme bien des adolescences.

A quel genre littéraire appartient votre texte : nouvelle, poésie, roman, plusieurs d’entre eux à la fois ?
La poésie avant tout, mais comme je l’ai précisé à la première question, il y a aussi une nouvelle qui précède un poème abordant le viol, un sujet encore tabou. La nouvelle va dans ce sens. Cependant, elle ne se veut pas moralisatrice.

Quels sont les thèmes principaux de votre ouvrage ?
Le thème principal de mon ouvrage est l’amour, mais je parle surtout de l’amour qui continue d’exister après une rupture, de l’amour qui fait mal, qui crève des cœurs déjà déchirés d’avance, qui fait chavirer des vies, qui les met dans un bordel épouvantable, qui fait en sorte que bien des bouteilles d’alcool se vident d’un trait. Il faut des sacrifices pour qu’un amour résiste, je ne le dirais jamais assez. 
Bien sûr, j’aborde aussi l’homosexualité, les maladies transmissibles sexuellement, puisque ce sont des sujets qui me touchent beaucoup. J’aborde aussi l’anorexie (Ma meilleure amie), les drogues fortes (Veines sacrifiées), l’intimidation au secondaire (Tellement froid, Suicide-toé donc) et tout ce qu’un adolescent peut vivre. Souvent, j’ai écrit après qu’un proche soit venu «  vider  » son cœur auprès du mien.

Quel est le ton principal de votre œuvre ?
Je crois qu’un passage de mon recueil est la meilleure façon pour décrire le ton principal de mon œuvre. En même temps, ça va peut-être éveiller l’intérêt de certaines personnes qui n’auraient guère été intéressées avant cela. La strophe ci-dessous provient du poème intitulé  » Une grosse salope « .
Alors, pas de sanglots ce soir, pas de désespoir,
Une rupture, ce n’est pas comme un suicide,
Ce n’est qu’une fucking bitch, une grosse salope,
Que je dois, à la hâte, assassiner et puis dévorer
Pour mieux la digérer, et pour finalement avancer,
Je ne fume pas, je déteste ça, mais j’veux une clope,
Et même si mon coeur ne tient pas à commettre un homicide,
Je n’ai pas d’autres choix que de la tuer afin de voir…
mon avenir, mon avenir, mon avenir !

Vous abordez le thème de l’ailleurs. Le dépaysement tient-il une part importante dans votre ouvrage ?
L’ailleurs dont je parle n’a pas de lien avec le dépaysement. Il signifie l’ailleurs que l’on s’accorde parfois lorsqu’on se met à rêver, à penser à notre futur, à fantasmer. L’acte II de mon recueil le met justement de l’avant, en exposant certaines de mes rêveries.
Aussi, l’ailleurs dont il est question dans mon recueil est l’ailleurs qui se trouve peut-être chez votre voisin ou dans une nouvelle histoire d’amour. C’est-ce qui se trouve lorsqu’une page est enfin tournée, lorsqu’un nouveau départ se présente à nous. C’est l’ailleurs de tous les possibles, si je peux m’exprimer ainsi.

Quel message cherchez-vous à faire passer à travers votre ouvrage ?
Le message est simple et démontre ma philosophie de vie à la perfection. Celle-ci: il faut profiter pleinement de la vie, la vivre à fond la caisse comme si demain n’existait pas et n’entretenir aucun regret, jamais. Accepter tout ce qui passe, tous les positifs et tous les négatifs. Parce que de toute manière, TOUT est éphémère. Alors, pourquoi s’en faire de chose bine qui ne rappelle pas ou de l’amie qui a joué dans notre dos? Ça va passer.
Nous ne sommes qu’une étoile filante dans cet univers inexplicable. Ce n’est pas une raison pour tout bâcler en cours de route. Mais c’est une raison suffisante pour s’accorder le bonheur peu importe sa nature.

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
Je suis conscient que la poésie est un art peu populaire de nos jours, c’est d’ailleurs triste, mais quand je dis haut et fort que ma poésie n’est pas ennuyeuse à lire, est différente de la poésie que l’on fait lire au Cégep ou à l’Université, qu’elle est, au contraire, imaginative à souhait et d’une grade unicité, ce n’est pas pour augmenter mes ventes ou pour me vanter, c’est pour vous émettre la vérité, tout simplement. Sachez que j’ai écrit ce recueil parce qu’écrire me permet d’avancer dans la vie, de guérir mes maux, ainsi que pour faire en sorte que la poésie soit un peu plus accessible. Je ne l’ai pas écrit pour faire des millions. Alors, j’vous dis bonne lecture!