Interview écrite

18 novembre 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Jeanne Milbeau, auteure de  » Ne nous raconte pas d’histoire « 

Jeanne_Milbeau_EdilivrePouvez-vous introduire, en quelques mots, votre ouvrage ?
Il s’agit d’un récit autobiographique, témoignage de 20 années de ma vie en compagnie d’un mari manipulateur, mégalomane, maladivement jaloux et violent.

Qu’est ce qui vous a poussé à raconter cette histoire à travers la littérature ?
D’abord j’aime lire, j’aime la littérature. J’avais envie de faire quelque chose de cette histoire. Je conçois que malgré mes efforts la forme est restée très maladroite, en revanche je pense avoir bien montré le vécu, le ressenti et l’évolution de la situation.

Quel impact les évènements dont vous nous parlez ont-ils eu sur votre vie ?
Gigantesque ! J’ai été détruite, j’ai mis 20 ans à me reconstruire grâce à mon deuxième mari qui m’a redonné confiance en moi. Et il m’a fallu encore dix ans pour prendre conscience que j’étais une personne à part entière. Donc une histoire qui a eu des conséquences sur plus de cinquante ans. Et il reste des séquelles indélébiles et pas seulement pour moi.

Avez-vous vécu l’expérience d’écriture comme une thérapie ?
Oui, tout à fait. Un besoin essentiel, une nécessité, un nouveau souffle, une renaissance.

Votre œuvre cherche-t-elle à transmettre un message ? Pensez-vous que des lecteurs s’y reconnaîtront ?
Je n’ai pas la prétention de transmettre un message. Mais je pense que certaines femmes pourront s’y reconnaître, celles de ma génération mais aussi, malheureusement, des femmes beaucoup plus jeunes. J’aimerais que cela puisse ouvrir les yeux de certaines, leur faire refuser dès le début de leur vie en couple le moindre acte de violence qu’il soit psychologique ou physique. Leur faire comprendre qu’ensuite les évènements s’enchaînent de façon insidieuse et que lorsque l’on veut réagir il est souvent trop tard. Mais bien sûr les psychiatres et psychologues expliquent cela beaucoup mieux et je ne saurais prétendre à donner des leçons.

Est-ce-que cette expérience a fait naître en vous une envie d’écrire, qui pourrait se concrétiser par d’autres livres par la suite ?
C’est exact que c’est la première chose que j’ai voulu mettre en parole écrites. Lors de ma retraite, je me suis inscrite à des ateliers d’écriture et j’en fréquente toujours. Mais il est vrai que tant que je n’ai pas pu traduire en mots cette souffrance, tout ce que j’écrivais était influencé par cette histoire qui continuait à m’obséder et dont le souvenir m’empêchait parfois de respirer.
Si j’écrivais autre chose, ce serait plutôt de courtes nouvelles…

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
Il faut malgré tout rester optimiste et ne pas généraliser à l’ensemble des hommes la mauvaise image que l’un d’entre eux vous a donnée. Il n’y a pas de fatalité. On rencontre aussi des hommes généreux et aimants…