Interview écrite

15 mars 2016
Posté par
Guillaume

Rencontre avec Janine Gerson, auteur de « Le rendez-vous de Samarcande »

Dans quelle région habitez-vous ?
Je partage mon temps entre la Provence et la région parisienne.

Présentez-nous votre ouvrage.
Mon ouvrage raconte l’histoire de Véronique, une femme, juive, qui a quitté la France après la tuerie de Toulouse parce qu’elle ne s’y sentait plus en sécurité. Elle a choisi d’aller vivre à Amsterdam, qu’elle qualifie de « havre de paix ». C’est là qu’elle sera rattrapée par son destin alors qu’elle tentait de faire mentir la légende de Samarcande qui prétend qu’on ne peut échapper à son destin.
Alors qu’elle est blessée lors d’un attentat terroriste, elle revit sur son lit d’hôpital son enfance, ses engagements, ses réussites, ses échecs.

Le lecteur ne saura pas si elle s’en sort ou pas.
Le livre se termine le 11 Janvier 2015, lors de la marche citoyenne qui a envahi Paris.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Pour rendre hommage aux victimes du terrorisme, aux rescapés qui se battent pour se reconstruire, et en mémoire à une victime en particulier dont le sort m’a émue. Pour montrer surtout  que nous devons continuer à vivre, à faire des projets, à avoir des enfants, à croire à l’avenir.

A quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
Mon livre s’adresse à toute personne qui s’interroge sur l’actualité, qui veut faire sa part, comme le petit colibri de la fable amérindienne qui essaie d’éteindre un incendie avec les moyens dont il dispose. J’espère aussi que des adolescents liront ce livre et réfléchiront sur la violence des actes terroristes qui tuent des innocents, comme le dit Guillaume de Saint Marc (président de l’Association française des Victimes du Terrorisme) dans la très belle préface qu’il m’a écrite.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
Quoiqu’ils fassent, les terroristes ne gagneront pas. Pour illustrer mon propos, je reprendrais  la phrase d’Elie Wiesel parue dans le Monde du 23 Mars 2012 « Je me fais un vœu : la prochaine fois en France, je viendrai visiter Toulouse. Et j’irai à l’école orpheline. Je rencontrerai les enfants. Je les embrasserai comme un frère aîné venu de loin. Et, assis au milieu d’eux, j’étudierai avec eux, en reprenant le texte que les assassins avaient interrompu, pensant que c’est pour toujours. Et comme toujours ils se sont trompés »

Où puisez-vous votre inspiration ?
La vie est un roman. Il suffit d’écouter la radio, regarder la télévision, observer les gens autour de soi, être à l’affût, recevoir et se réapproprier la réalité pour la transformer en roman. D’ailleurs la plupart des romans sont inspirés d’histoires vraies. Nul besoin de faire preuve d’imagination.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Je me tourne maintenant vers une écriture plus légère puisque je me lance dans l’écriture d’histoires pour les enfants. Elles sont  destinées en priorité à mes petits-enfants.

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
Contrairement à la légende de Samarcande, je pense qu’on peut influencer son destin. Je suis donc optimiste !
Vous voyez que même si mon livre est grave, il n’est pas désespéré….