Interview écrite

Rencontre avec Isabelle MAZELINE, auteur de « Moi Miossoty, Cubaine, ou le choix d’une vie »
4 février 2015
Posté par
Flora

Rencontre avec Isabelle MAZELINE, auteur de « Moi Miossoty, Cubaine, ou le choix d’une vie »

Isabelle_Mazeline_EdilivrePrésentez-nous votre ouvrage en quelques mots ?
Moi, Miossoty ou le choix d’une vie est une biographie épistolaire. L’histoire se déroule sur six mois pendant lesquels Miossoty et moi échangeons des mails quotidiens, sachant qu’elle est candidate à l’exil au Canada. Nous parlons de nos problèmes, surtout elle, je la soutiens financièrement et moralement jusqu’à ce qu’elle quitte le pays, nous partageons ses angoisses, ses peurs et ses joies.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
J’ai écrit ce livre pour faire connaître Cuba sous un autre œil, pour les personnes qui voient l’île comme un paradis tropical. Ces Cubains, qu’ils trouvent si joyeux par la musique et la danse ont, en réalité, des tonnes de problèmes quotidiens que l’on est loin d’imaginer. Comme ils le disent avec humour, nous avons trois problèmes à Cuba, le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner. C’est la course perpétuelle pour trouver de quoi se nourrir, se vêtir, pour survivre. J’en avais marre d’entendre à l’aéroport les gens se vanter qu’ils avaient de la langouste au petit-déjeuner alors qu’elle est interdite aux Cubains. Il fallait rétablir la vérité. Après un premier livre plus généraliste sur l’île, j’ai voulu me livrer plus personnellement dans ces textes.

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
Ce livre est écrit pour tous ceux qui aiment Cuba, la vraie Cuba mais aussi à ceux qui ne croient pas à une amitié durable à distance. Nous sommes la preuve du contraire. C’est une amitié complètement désintéressée, jamais elle ne m’a demandé un centime.

Quelles sont les principales qualités de votre livre ?
Malgré les restrictions dues à internet, nous avons réussi à faire passer un message à travers nos échanges sans critiquer ouvertement le régime en place, bien sûr. Il faut lire entre les lignes. On sent mon attachement pour cette île et pour son peuple ainsi que l’amitié croissante qui me relie de jour en jour à Miossoty. Nous avons eu la chance de pouvoir échanger, Miossoty travaillait dans une entreprise informatique et avait donc accès aux mails; ce fut plus difficile quand elle dut démissionner pour continuer sa procédure d’immigration, mais l’amitié est plus forte que tout.

Où puisez-vous votre inspiration ?
Mon inspiration a découlé d’elle-même. Les réflexions que j’ai inséré entre les mails sont des remarques que j’ai pu observée en vivant chez l’habitant, en vivant avec eux, en écoutant Miossoty me raconter ses péripéties quotidiennes. Cuba est une source d’inspiration sans fond pour moi, il y a toujours quelque chose à dire, même si les médias sont muets sur le sujet, sauf cas exceptionnel comme à Noël quand Obama a rétabli les relations diplomatiques entre les USA et Cuba.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Je suis en train d’écrire un policier qui se passe à Cuba, toujours. J’envoie mes textes au fur et à mesure à Miossoty qui me corrige les aberrations que j’ai pu mettre. Je tiens, même dans un polar, à rester au plus proche de la réalité. J’y mets toutes les personnes que je connais et toutes les aventures qui me sont arrivées.

Un dernier mot pour les lecteurs ?
Je sais que Cuba n’est pas un sujet qui intéresse tout le monde mais lisez-le alors pour la belle histoire d’amitié qui m’est tombée dessus comme un coup de foudre et qui a bouleversé ma vie. Il faut le prendre comme un vent de fraîcheur. J’ai compris à travers cette histoire que, pour vivre, il fallait se sentir utile et ne rien attendre en retour, alors c’était encore mieux.