Interview écrite

Rencontre avec Grégoire Vazzoler, auteur de « Marguerite s’est endormie »
17 mai 2017
Posté par
Flora

Rencontre avec Grégoire Vazzoler, auteur de « Marguerite s’est endormie »

Grégoire Vazzoler - EdilivreDans quelle région habitez-vous en France ?

J’habite en Île-de-France, à Sceaux en semaine et dans les Yvelines le week-end.

 

Présentez-nous votre ouvrage

Marguerite s’est endormie est mon premier roman. J’ai l’ai écrit cet été comme si j’étais pris d’une folie de l’écriture que je ne pouvais pas combattre. Je devais écrire, et ce roman est ce qui a fini par me faire sortir de ma fureur d’écrire. On y voit Marguerite, une dame d’un certain âge, vivre sa vie solitaire dans son appartement. Seulement, entre la solitude et l’isolement, il n’y a qu’une fine frontière, que Marguerite s’amuse à franchir pour revenir ensuite sur ses pas. Elle est aux prises avec l’ennui, jusqu’à ce qu’elle soit obligée de rencontrer Justine, une sorte d’ange-gardien dans l’immeuble. De cette rencontre découle tout un questionnement qui était le mien au cours de cet été : la différence d’âge sépare-t-elle les vivants ? La volonté de vivre heureux conditionne-t-elle la mémoire à sélectionner nos souvenirs pour n’en garder que les meilleurs ? Faut-il préférer le silence de la solitude à l’effusion de nos relations ?

 

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

En réalité, je n’en sais rien. Je crois bien l’avoir écrit pour me vider de toute la résignation et de la colère que je subissais. J’avais besoin de sentir que j’étais capable d’accomplir quelque chose de gratifiant. C’est un acte qui me permet de me « réaliser » en quelque sorte. C’est en voyant mes nom et prénom inscrits sur la couverture du livre que je me suis senti exister.

 

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?

Je crois que Marguerite est un personnage assez complexe pour ne pas intéresser un lecteur en particulier. La seule contrainte que j’impose aux lecteurs, c’est d’être assez curieux pour ne pas fermer le roman trop rapidement. Ce roman s’adresse aux intéressés, à ceux qui veulent découvrir des personnages, les voir évoluer, régresser, à ceux qui veulent les voir exister. Parfois, on a besoin de voir que les autres existent pour pouvoir vivre, soi-même.

 

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?

On loue souvent les écrivains pour leur capacité d’abstraction, d’imagination. De mon expérience, je retiens que l’imagination n’est rendue possible que par la vie, par les sorties et le contact, mais aussi dans les moments de calme au cours desquels on se laisse penser en silence. Si j’avais un message à faire passer, ce serait celui-ci : les relations humaines sont pénibles, elles sont la première expérience de la négation de soi qu’on endure ; pourtant, on ne peut pas s’en passer. Les autres nous empêchent de nous affirmer pleinement, et si la solitude nous semble parfois salvatrice, elle n’est pas nécessairement meilleure. Les relations ne sont pas absolument bonnes ou mauvaises, elles sont par nature et il faut les accepter.

 

Où puisez-vous votre inspiration ?

Je me suis aperçu au fil de ma relecture que ma vie est traçable dans ce roman. C’est mon inexpérience qui m’a forcé à prendre la matière dans ce que j’ai vécu. L’inspiration n’est pas quelque chose d’inné, il faut parfois la forcer, la contraindre pour qu’elle apparaisse. Alors on s’oblige à sortir, on marche, on observe. L’observation est majeure dans l’acte de création. Je m’inspire beaucoup de gens que je vois dans le métro, de phrases que je lis sur les panneaux publicitaires ou dans des livres. Pour créer, il faut emmagasiner.

 

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?

J’ai des projets qui avancent doucement, et j’y place tous mes espoirs ! Mais je garde le silence pour l’instant…

 

Un dernier mot pour les lecteurs ?

À vous qui lisez ces lignes, merci ! Et si vous n’avez pas lu Marguerite, elle n’attend que vous ! Laissez-vous tenter par l’expérience…