Interview écrite

Rencontre avec Frédérique Lefeuvre, auteure de « Pieds de carton et jambes de bois »
20 août 2014
Posté par
Flora

Rencontre avec Frédérique Lefeuvre, auteure de « Pieds de carton et jambes de bois »

Frédérique_Lefeuvre_EdilivreD’où vous vient votre goût pour l’écriture ?
J’ai toujours aimé les mots, la lecture ainsi que l’analyse. Il a fallu que je vive ce fracas pour venir enfin à bout de ce projet et que j’ose le mettre en mots.

Présentez-nous votre ouvrage en quelques mots ?
Mon récit est un témoignage. Dans les premiers chapitres, je relate tout ce que j’ai traversé : turpitudes, humiliations, combats, dans cette vie de maman et de femme handicapée. Puis dans un deuxième temps, j’axe ma réflexion sur l’image véhiculée autour du handicap. Je désirais faire parler la force de la résilience pour enfin sortir des clichés obsolètes qui sont trop de fois venus siffler à mes oreilles.

Était-ce difficile de vous livrer sur le handicap ?
Il n’est jamais facile, dans un premier temps, de parler de ses souffrances et de sa propre fragilité puisque le mot même « handicapé » est tellement extrapolé et bien des fois sorti de son contexte… Cependant une fois que l’on a fait un travail sur soi et que l’on s’est reconstruit, on peut être plus objectif et l’aborder alors plus sereinement. La difficulté réside également à sortir de sa pudeur en trouvant les mots justes pour définir et oser parler de son handicap.

Quel message avez-vous souhaité transmettre à travers votre ouvrage ?
Il me paraissait nécessaire que mon récit ouvre un débat, qu’il soit tourné vers l’optimisme, l’humour et l’auto-dérision. Ecrire au delà de l’exutoire un ouvrage qui me ressemble. Parler d’un sujet grave tout en faisant rire n’était pas facile mais l’humour est une force thérapeutique. Je désirais surtout mettre en exergue que la diversité est une richesse et pas forcement une servitude dans une société qui ne cesse de fabriquer des gens fragilisés et qui paradoxalement les rejette.

Quelles sont les principales qualités de votre livre ?
Mon récit se lit facilement : il est pragmatique et sans concession, chargé d’un message d’espérance.

Quel serait le plus beau compliment qu’on puisse vous faire après la lecture d’un tel témoignage ?
J’ai déjà reçu un certain nombre de compliments de proches, comme des : « merci pour ce récit témoignage » ! J’espère que des gens en souffrance, ou ne connaissant pas le handicap viendront me dire qu’ils ont pu garder foi en la vie.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Mes proches me poussent à continuer d’écrire. L’idée me plaît mais comme le dit l’adage « à chaque jour suffit sa peine ». Ainsi, je vis l’instant présent car on ne sait pas de quoi demain sera fait.

Un dernier mot pour les lecteurs ?
J’espère continuer à recevoir tous ces retours si touchants qui me portent et qui me donnent la certitude que le handicap n’est pas une fin en soi mais une porte ouverte vers de multiples richesses.