Interview écrite

24 juin 2013
Posté par
Flora

Rencontre avec Françoise Delsuc, auteur de  » Lignes de vies et destinées  »

Françoise_Delsuc_EdilivrePouvez-vous introduire l’ouvrage en quelques mots ?
Ce recueil  de nouvelles regroupe des écrits rédigés depuis parfois plus de vingt ans. D’autres sont beaucoup plus récents. J’ai  toujours voulu écrire mais sachant que cela était très aléatoire au niveau des revenus et de la réussite, j’ai mis tout cela de côté pour le gérer à ma retraite. Depuis quelques mois, donc, je trie, relis, corrige, modifie ou créé mes nouvelles. Ce livre contient celles que je considère comme finalisées et pouvant se regrouper sous le même thème : la destinée.

Pourquoi ce choix littéraire de « nouvelles » ?
À vrai dire je n’en sais rien. Dès mes 20 ans, j’ai touché aux genres du roman, de la poésie et de la nouvelle. C’est ce dernier mode d’expression que je préfère même si je navigue toujours dans les eaux des autres. (J’ai d’ailleurs terminé de rédiger mon premier roman).

Pourquoi des « nouvelles » ?
Tout d’abord j’adore la « chute » qui me paraît absolument indispensable. Elle oblige à une rigueur de construction, d’atmosphère, et de vocabulaire. J’ai du plaisir à jouer avec les mots, perdre le lecteur entre les lignes, relire et relire encore, déguster le texte, modifier, avant de considérer qu’il est terminé (à supposer que cela soit possible !) Il y a certaines de mes nouvelles dont je pourrais réciter par cœur. Je trouve que ce style littéraire me  permet de mieux polir ou aiguiser  les mots pour faire passer l’émotion. Faire corps avec le texte pour emmener le lecteur  vers la chute

Sous-entendez vous que l’écriture de votre roman vous a moins comblée ?
Pas du tout. C’est une aventure différente de grande envergure, une sorte de défi de longue haleine. Un roman s’écrit « au long cours ». Cependant, je dois reconnaître qu’une fois terminé, j’ai trouvé que je l’avais un peu construit comme une nouvelle. Il y a une chute.

Votre ouvrage Lignes de vies et destinées porte un titre évocateur. Croyez-vous au destin ?
Je pense que certaines choses sont inscrites en nous, ne serait-ce que le patrimoine génétique, les conditions de vies initiales, les soleils et les blessures de la petite enfance. Ensuite, il faut faire avec ça, prendre ce qui a été donné et parfois se battre pour essayer de survivre. Croire que tout est écrit annulerait la notion même d’action de vie, si tout est écrit, « à quoi bon » ? Il peut exister cependant des cas où il semble que le destin marque de son empreinte, les lignes de vies de certaines personnes. Des sortes de roues, de cycles, où l’être ne parvient pas à sortir de la ligne tracée qui tourne et se répète Nous en connaissons tous (pas de chance, fatalité…). Tout n’est pas aussi simple, mais j’ai voulu rédiger quelques histoires avec un apparent « irrémédiable »

Quel message voulez-vous transmettre à travers ces écrits ?
Je ne souhaite absolument pas transmettre un message. J’écris car cela m’est nécessaire et j’y prends du plaisir. J’aimerais arriver à le faire partager. J’aime le son des mots, les rythmes différents des phrases, la musique de certains passages… C’est presque sensuel. Je pense qu’en fait, écrire est un plaisir égoïste, même si le fait d’être lu apporte une grande  satisfaction, ne serait-ce que pour justifier le temps passé à cette activité. Mon plus grand bonheur littéraire serait que le lecteur aime mes textes, leur odeur, leur couleur, prenne autant de joie que moi à les parcourir, et en redemande !

Avez-vous d’autres projets ?
La parution de ce livre m’a apporté une grande joie. Depuis que j’ai terminé mon roman Les certitudes provisoires, j’élabore un nouveau recueil de nouvelles appelé Eclats de voies, mais il est loin d’être terminé. J’ai aussi des idées pour un nouveau roman mais rien de concret pour l’instant.

Pouvez-vous dire un dernier mot pour nos lecteurs ?
Lisez- moi, n’hésitez pas à faire marcher le bouche à oreille. Attendez un peu… Et vous allez voir la suite !