Interview écrite

23 octobre 2012
Posté par
Flora

Rencontre avec Filip Marceron, auteur de « Le droit de choisir, le droit de guérir »

Filip Marceron, Le droit de choisir, le droit de guérir est votre premier essai publié chez Edilivre, que pouvez-vous nous en dire ?
J’ai voulu avant tout rédiger un guide pratique pour que toute personne habitée par un sincère désir de venir en aide à ces enfants en souffrance puisse le faire en espérant les guérir : il s’agit avant tout de bonne volonté et d’honnêteté vis-à-vis de petites personnes en grand besoin d’aide. Pas besoin d’avoir de hauts diplômes ni de fortune personnelle à dépenser : il suffit de disposer d’une maison et d’éprouver un réel souci de respecter et d’aimer les enfants.

Quelles ont été vos sources d’inspiration pour écrire cet ouvrage ?
Ma psychanalyse m’a permis de constater les résultats extrêmement positifs lorsque cette discipline thérapeutique est bien pratiquée, elle conduit donc à la réussite. De plus, les relations que j’ai eues avec des enfants en souffrance m’ont montré qu’ils/elles étaient tout à fait aptes à guérir à condition de leur venir en aide dans un contexte plus développé que de simples séances de psychothérapie.

D’où vient votre passion pour l’écriture ?
Je dirais qu’il ne s’agit pas pour moi d’une passion, il s’agit plutôt d’une nécessité pour communiquer d’abord avec les personnes voulant s’occuper d’enfants afin de leur expliquer quel profil je recherchais pour faire partir de l’équipe de mon projet. Par la suite, j’ai réalisé qu’il fallait que j’explique concrètement le travail puisque la plupart des gens concernés, parents d’enfants en souffrance, professionnels, fonctionnaires, ne connaissent pas le plus souvent le concept de milieu thérapeutique comme option possible de guérison malgré la large diffusion des livres de Bruno Bettelheim traduits en français dont certains ont été réédités dans les années 1990.

En tant qu’auteur, quelles retombées souhaiteriez-vous avoir suite à la publication de votre essai ?
Je voudrais qu’un grand nombre de personnes prennent conscience des possibilités offertes par la pratique de thérapie de milieu car un grand nombre d’enfants pourraient être guéris et donc retrouver une vie normale plutôt que de souffrir tout au long de leur existence. 70 ans c’est très long, à moins que la mort survienne avant. Par exemple, les morts d’enfants atteints de cancer continuent d’être des faits courants car fréquemment les progrès de la médecine ne conduisent qu’à une prolongation de l’agonie des petites victimes. Au lieu de mourir en 6 mois, à présent, elles meurent en 2 ou 3 ans. Pour moi, il ne s’agit pas de progrès, ce sont des souffrances prolongées.

A quel type de lecteur est adressé votre essai ?
Toute personne s’intéressant aux enfants et à la qualité de la relation qu’il/elle peut avoir avec eux. La thérapie de milieu n’est pas une discipline à part de la vie courante puisqu’il s’agit de relations améliorées adultes-enfants que chacun peut connaître, si on ressent le besoin de vivre mieux les relations qu’on a avec autrui.

Quels sont vos auteurs de référence ?
Sigmund Freud, créateur de la psychanalyse, Bruno Bettelheim, un des créateurs du concept de milieu thérapeutique, Thomas Gordon, créateur de la méthode d’écoute active pour pouvoir dialoguer mieux avec les enfants et Ryke Hamer, un médecin allemand qui a voulu exposer l’origine psychologique de nombreuses maladies, ce qui lui a valu d’être persécuté en France.

Avez-vous un autre ouvrage en cours d’écriture ?
Oui, la version en anglais de ce livre qui est destinée aux américains puisque j’ai fait leur connaissance aux cours des 12 années passées là-bas. La version en français publiée par Edilivre est plutôt destinée aux français que je connais, pour être moi-même français et pour avoir passé la plupart de ma vie en France.