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16 décembre 2016
Posté par
Flora

Rencontre avec Emilie Laget, auteur de « Renaître de ses cendres »

Emilie_Laget_EdilivreOù habitez-vous ?
J’habite dans le Languedoc-Roussillon ; je vis à Montpellier (34) et Redessan, un village près de Nîmes (30).

Présentez-nous votre ouvrage
« Renaître de ses cendres » est un roman dramatique, non autobiographique, qui aborde des thèmes qui, je pense, nous concernent tous : la quête du bonheur, la souffrance, la force, le courage, la crainte de la solitude, le besoin d’identification et d’appartenance, l’amour, l’amitié, le deuil et la mort.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
J’ai toujours été passionnée de littérature (j’inventais des histoires avant même de savoir écrire !). Ce n’est pas forcément quelque chose que l’on choisit, ça fait partie de nous tout simplement. Je suis fascinée par les mots, par leur musique et leur portée – rien n’est plus puissant au monde que les mots. Ecrire un livre et le faire publier était donc tout naturellement mon plus grand rêve ; pourtant, ce livre – et tous ceux que j’ai ou vais écrire -, je l’ai écrit pour moi. La plupart des gens pensent que le bonheur dépend de la reconnaissance, cependant, quand on est vraiment passionné de quelque chose – je parle ici d’une passion viscérale et non d’un simple loisir – le bonheur réside seulement dans le fait d’exercer cette activité. Mon bonheur, c’est d’écrire ; il se trouve dans tout ce processus créatif, tout autant douloureux que jubilatoire. J’ai commencé à écrire l’histoire d’Angela Spencer à l’âge de 15 ans, je l’ai terminée quand j’en avais 18. Durant ces trois années d’écriture, j’ai abordé tous les thèmes qui me semblaient essentiels à ce moment de ma vie.

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
Il s’adresse à tout le monde – adolescents, adultes, hommes, femmes… Ce roman ne concerne pas seulement le personnage principal ; il faut dépasser le cadre de l’intrigue. Plus généralement, ce livre raconte la vie et tout ce qu’elle engendre. Bien entendu, personne ne vit tout ce que vit l’héroïne, mais tout le monde a déjà aimé, s’est déjà senti seul ou malheureux. Nous avons tous traversé des épreuves plus ou moins difficiles. Les thèmes que j’ai évoqué plus haut dont inhérents à chacun et c’est, sans doute, ce qui nous permet de nous identifier aux personnages qui sont aussi complexes et paradoxaux que nous le sommes.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
Tout simplement que le bonheur se choisit : ce n’est pas quelque chose qui nous tombe sur le coin de la tête un beau jour. Nous sommes les saboteurs de nos propres vies, et bien que nous soyons tous à la recherche du bonheur, nous avons peur de l’attraper. Ce roman montre que toutes les peines se surmontent ; il faut lutter bien sûr, mais cesser de lutter contre nous-même. Nous devons accepter notre passé, que celui-ci ait pu parfois nous changer, et surtout accepter d’être heureux.

Où puisez-vous votre inspiration ?
Je la puise dans mes lectures (en particulier Alfred de Musset, mon auteur préféré), dans mes observations de la vie, mes expériences… Ce sont des choses sombres qui m’inspirent : des chansons tristes, un temps pluvieux, la nuit… Je ne vois pas l’intérêt d’écrire sur le bonheur, je n’aurais rien à dire. Ce qui m’intéresse ce sont les choses qui boitent en nous, qui nous contredisent – nos failles, notre singularité, nos blessures. Je suis de ceux qui pensent que, comme le disait Musset, «  les plus désespérés sont les chants les plus beaux ». Je mets beaucoup de mes émotions dans mes écrits – c’est un univers où peut s’exprimer entièrement ma liberté. Je fais pas de plans, je pars simplement d’une idée principale, assez vague d’ailleurs, et ensuite, je me laisse porter par ce processus créatif hors de contrôle. Pour « Renaître de ses cendres », je suis partie d’un rêve que j’avais fait une nuit, dans lequel une fille droguée errait sur les routes à la recherche de son père. Mes lecteurs verront que je me suis bien éloignée de l’idée initiale. J’aime me laisse surprendre en même temps que les personnages ; au final, je suis comme eux dans cette histoire : je ne sais pas sur quel chemin vont porter mes pas, parfois des obstacles me bloquent, je m’arrête et je lutte, puis je les surmonte. C’est, selon moi, de la liberté à l’état pur.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Il y a quelques romans en cours de rédaction, peut-être une pièce de théâtre. Je ne sais pas ce que je finirais en premier, je laisse le vent de l’inspiration me porter ! J’écris plusieurs choses à la fois de façon à ne pas me bloquer : écrire est véritablement un besoin pour moi, j’évite ainsi de me confronter à l’angoisse page blanche. Et puis, ainsi, je ne me pose aucune limite ; je ne prévois rien parce que ça entrave ma créativité.

Un dernier mot pour les lecteurs ?
« Renaître de ses centres » est un roman plutôt sombre ; il peut même être assez dur. Il est à l’image de nos vies : parfois tristes, parfois moins tristes. Cependant, je pense que si l’on cherche plus loin que l’histoire en elle-même, il a une dimension – sans prétention aucune – philosophique de part tous les messages cachés qu’il transmet.