Interview écrite

Rencontre avec Charles-Louis Delporte, auteur de «L’Apostat»
17 septembre 2015
Posté par
Guillaume

Rencontre avec Charles-Louis Delporte, auteur de «L’Apostat»

Charles-Louis DelportePrésentez-nous votre ouvrage ?
C’est une intrigue policière dont le dénouement, fort logique, peut cependant paraître surprenant au premier abord. J’ai voulu que le récit soit simple et agréable à lire afin de faire plus facilement passer les messages sous-jacents…

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
À travers un récit en apparence très simple, j’ai voulu susciter chez mes lecteurs des réflexions profondes sur des idées et des faits que les grands médias n’abordent pratiquement jamais. L’intrigue a pour point de départ le meurtre d’une religieuse. A mesure que d’autres décès en rapport avec le premier se produisent, l’enquêteur à qui on a confié cette affaire délicate se retrouve face à un évêque qui ne cesse de le désarçonner par ses remarques étonnantes sur les origines et le développement du christianisme. L’enquêteur prend ainsi peu à peu conscience que la religion chrétienne —à propos de laquelle les gens se croient généralement bien informés— n’est en réalité qu’une sorte d’amalgame de croyances et de mythes qui existaient déjà depuis un lointain passé et sur lesquels fut greffé un  “messie” dont l’histoire n’a conservé aucune trace démontrant qu’il a réellement existé. Bien plus fort encore : l’enquêteur découvre que ce ne sont pas seulement les bases du christianisme qui peuvent être ainsi ébranlées, mais bien celles des trois grandes religions monothéistes qui reposent sur les mêmes mythes fondateurs. Au lecteur, bien entendu, d’en tirer les conclusions qu’il voudra et, pourquoi pas, d’envisager à titre personnel d’approfondir ces questions essentielles bien que pratiquement jamais soulevées dans les grands médias.

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
Aux personnes qui n’ont pas eu le temps, comme moi, d’étudier longuement les origines des trois grandes religions monothéistes et qui n’ont pas peur de remettre en question ce qu’elles croient être des certitudes historiques bien établies.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
J’ai voulu montrer à mes lecteurs que les choses sont bien plus complexes que ce qu’on nous laisse habituellement entrevoir et que ce n’est pas parce qu’on a répété des milliers de fois les mêmes erreurs ou les mêmes mensonges que cela devient plus véridique aux yeux de l’Histoire. Dans tout ce qui touche à l’origine des religions, l’enseignement des vérités historiques reste à faire et même à concevoir, surtout dans le milieu scolaire. Mais les vérités historiques au sujet des origines des trois grandes religions monothéistes touchent si profondément aux croyances intimes d’une foule de gens que ceux qui ont étudié ces choses préfèrent souvent se montrer discrets et n’en parler qu’entre érudits. D’où un cercle vicieux : ceux qui savent se taisent plus ou moins et ceux qui ignorent restent forcément dans l’ignorance…

Où puisez-vous votre inspiration ?
Tout simplement dans mon amour pour la vérité et dans l’espoir qu’un jour les hommes se libéreront du carcan des nombreuses idées fausses qui pullulent dans notre société..

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Il y a, dans le mode de vie et la  morale des peuples occidentaux, beaucoup d’idées fausses qui sont complètement artificielles et qui ont été transmises par l’éducation au fil des générations. Beaucoup de nos contemporains vivent mal tout simplement parce qu’ils restent attachés à des concepts et des tabous qui n’ont aucune justification logique et naturelle. Peut-être tenterais-je un jour d’éclairer mes semblables sur certaines de ces choses…

Un dernier mot pour les lecteurs ?
Nous vivons dans une société où il est de moins en moins possible de dire certaines vérités scientifiques ou historiques sans que des fanatiques s’en mêlent pour aussitôt lancer toutes sortes d’invectives et de menaces. Ce sont souvent les plus ignorants, hélas, qui hurlent le plus fort et qui ne conçoivent même pas l’utilité de débattre de certaines idées. Je rêve d’un monde où chaque citoyen pourrait vivre en paix et de façon naturelle, sans être soumis aux affirmations péremptoires des religieux, des gourous de toutes sortes et des moralistes qui n’enseignent au final que des absurdités, la haine, les divisions et l’obscurantisme. Je rêve d’un monde où les érudits et les grands médias prendront enfin leurs responsabilités pour montrer que les religions et beaucoup de croyances qui y sont associées furent des inventions humaines qui n’ont souvent eu d’autre fonction que de mieux assujettir les pauvres humains.