Interview écrite

22 décembre 2016
Posté par
Flora

Rencontre avec Catherine Dumont-Lévesque, auteur de « Les Samouraïs »

Catherine_Dumont_Levesque_EdilivreOù habitez-vous ?
Je viens de la région du bas Saint-Laurent, au Québec, mais je vis présentement à Sherbrooke (Canada) pour mes études.

Présentez-nous votre ouvrage
Les Samouraïs est un travail que j’ai entrepris en un an et demi environ. Il raconte comment j’ai vécu avec l’anorexie ces six dernières années et explique ma perception des choses à ce moment-là, ce qui m’a aidé, ce qui m’a été nuisible. C’est un drôle d’ouvrage, parce que j’ai voulu présenter la cohabitation avec ce trouble alimentaire d’un point de vue moins clinique, peut-être un peu plus sensible ou émotif. Les Samouraïs, c’est une incursion dans le cerveau de quelqu’un qui n’a plus toute sa tête, mais qui, en même temps, n’a jamais été plus lucide.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Parce que je crois que les gens, en général, ne savent pas ce que c’est, l’anorexie, et qu’ils ont besoin d’être informés. Ils n’ont pas conscience qu’il s’agit d’une maladie mentale qui rend la vie quotidienne très compliquée et que personne ne cesse de manger juste parce qu’il veut maigrir. En comprenant mieux l’origine de ce problème qui concerne, de près ou de loin, à peu près tout le monde, je pense que les gens pourront peut-être poser les bons gestes, dire des mots plus justes. Enfin, je l’espère. Quant aux personnes qui souffrent d’anorexie, elles pourront peut-être trouver du réconfort en lisant Les Samouraïs, parce que ça fait du bien lorsque quelqu’un sait et reconnaît que l’on a souffert et qu’il partage cette souffrance.

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
C’est une bonne question. Je pense que mon ouvrage s’adresse à celui qui a envie de lire une histoire de résilience ou, du moins, l’histoire de quelqu’un qui ne s’en sortira peut-être pas, mais qui continue d’être à la recherche de l’équilibre.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
Je voulais dire aux autres -pas seulement aux personnes souffrant d’anorexie, mais à tous ceux qui ne voient pas comment ils pourront un jour être bien avec eux-mêmes, qu’il y a de l’espoir.

Où puisez-vous votre inspiration ?
J’écris beaucoup ce que je ressens. En fait, je n’écris presque rien d’autre, car décrire comment je me sens et ce qui se passe à l’intérieur est un besoin extrêmement vif chez moi. C’est une façon pour moi d’illustrer ce que je suis incapable de dire.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
J’aimerais réunir plusieurs personnes de milieux et d’âges différents pour qu’elles me parlent de leur vision du corps humain et de la façon dont il devrait être traité. J’aimerais, grâce à cette discussion, mettre le doigt sur ce qui cloche dans notre société, comprendre pourquoi on ne s’aime pas, en général, pourquoi il faudrait toujours que nous soyons quelqu’un d’autre. J’écrirais ensuite ce que ces personnes m’auraient confié. J’aimerais aussi écrire une réflexion sur les genres, sur l’identité sexuelle et sur le féminisme.

Un dernier mot pour les lecteurs ?
Ce matin, mon professeur a dû annuler son cours à cause d’une crise d’hypoglycémie et j’espère qu’il va mieux.