Interview écrite

2 janvier 2014
Posté par
Flora

Rencontre avec Brigitte Guilbau, auteure de  » 102.670, Talion « 

Brigitte_Guilbau_EdilivrePrésentez-nous votre ouvrage en quelques mots ?
« 102.670, Talion » est mon 8ème roman. Il est la rencontre entre deux personnes : Florence, qui est envoyée, par sa boîte de travail intérimaire, chez Charles Depreez qui est malade. Le cancer ne lui laisse aucun espoir et Charles a fait le choix de le laisser évoluer à sa guise tout en l’accompagnant avec courtoisie, comme un invité de qualité.
Cette femme paumée va découvrir un homme condamné et malade mais merveilleusement vivant et libre ! Ensemble, ils vont cheminer vers l’inéluctable. Mais Charles a un secret et il va le confier à Florence. Il y a dix ans, un homme a tué sa femme. Aux yeux de Charles, il devait être puni plus que ce que la justice des hommes proposait. Il a donc fait office, lui-même ! Florence est alors entraînée dans une spirale de haine, de vengeance et de loi vieille comme le monde, les hommes et l’amour : celle du Talion.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Auteur depuis plus de dix ans, j’ai une approche originale du roman fictionnel en cernant dans chacun d’entre eux un dilemme précis par rapport aux choix des hommes et femmes d’aujourd’hui dans notre société contemporaine. J’aime interpeller le lecteur, lui faire prendre conscience des implications des engagements. Tout n’est pas toujours blanc, tout n’est pas toujours noir et les protagonistes sont perpétuellement dans le doute sur l’équité de leurs actes et deviennent peu à peu, pour le lecteur, prétexte à la réflexion.

A quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
Mes romans s’adressent à tout public en âge de réfléchir au sens, donc dès 15 ans.

Quelles sont les principales qualités de votre livre ?
Tous mes travaux d’écriture sont tournés vers le sens que nous, hommes et femmes d’aujourd’hui, tentons de donner à nos vies. Émouvants, incisifs, drôles et pathétiques, ces romans traitent à chaque fois d’un sujet que je livre au lecteur sans lui donner de morale toute faite ou de solution à deux balles. Du rire aux larmes, de la dérision à l’émotion, de la prise de position à la remise en question, on ne ferme jamais ce genre de livre en étant indemne.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers votre ouvrage ?
Enseignante en philosophie, mature et engagée, reconnue par mes pairs, il me semble important d’aborder, à travers un éclairage à la fois corrosif mais agréable à lire, spirituel, passionné et puissant les problèmes du sens qu’on tente de donner à nos vies. La réflexion humaniste transperce au travers de tous mes romans mais je désirais emmener le lecteur dans une des parts sombres de l’être humain qu’il est de bon ton de cacher. J’ai déjà interpellé avec des sujets comme la maltraitance, l’eugénisme, le transsexualisme, l’amour sur internet, le suicide, l’éthique et la traite des humains. La vengeance me semblait un bon sujet terriblement controversé. Je n’y donne aucune réponse toute faite, souvent commode, j’y pose des questions et c’est au lecteur de faire son chemin en même temps que mes acteurs.

Où puisez-vous votre inspiration ?
Comme probablement la majorité des auteurs, dans la vie et ce qu’elle m’envoie comme craintes, doutes, effrois et espoirs.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Mon travail est, sous couvert d’une histoire fictionnelle, d’interpeller le lecteur avec des sujets de réflexion sur la vie d’aujourd’hui. Je suis incapable (et je n’en ai pas envie) d’écrire une histoire totalement romanesque et fictive, j’aime apostropher et que le lecteur soit, lui aussi, remis en question. Je compare toujours ma création avec une grossesse, d’abord il y a la gestation puis l’accouchement et enfin la préparation du nouveau-né et sa présentation et il m’échappe. Parfois il ne nidifie pas et il avorte…avant qu’il soit bien accroché, je n’aime donc pas en parler mais effectivement le sujet suivant est en gestation et il traitera d’un sujet grave de controverse actuelle mais je n’en dirai pas plus.

Un dernier mot pour les lecteurs ?
Mes romans sont à mon image, forts, engagés, humanistes mais lucides et tendres. Parfois drôles, parfois désespérés ou avec l’ironie propre aux vrais sensibles. Si vous avez des œillères et que vous n’aimez que les réponses toutes faites, si vous ne prenez pas les chemins de traverse, vous n’aimerez pas me lire mais si vous aimez être chamboulé, réfléchir, si le sens que vous souhaitez donner à votre vie est un éternel questionnement, alors bienvenue de l’autre côté du miroir.
Défendre la vie, ce n’est pas pompeux, ce n’est pas arrogant, ce n’est pas moralisant, ce n’est pas manichéen. Défendre la vie, c’est plonger, boire la tasse, remonter et nager. Défendre la vie, c’est l’aimer.
Vous pouvez me retrouver sur mon site brigitteguilbau.be et sur mon blog brigitteguilbau.blog4ever.com.