Interview écrite

Rencontre avec Anthony Salaün, auteur de « Les schizophrènes prennent les actrices pour des mots »
27 juillet 2017
Posté par
Flora

Rencontre avec Anthony Salaün, auteur de « Les schizophrènes prennent les actrices pour des mots »

Anthony Salaün_edilivrePrésentez-nous votre ouvrage.

Mon livre se compose de deux parties. L’une consacrée à l’affection que j’éprouve envers une actrice. Le style d’écriture versé est majoritairement noir. L’autre partie est l’évocation de mes souvenirs d’enfance. Je termine l’ouvrage en présentant une chronologie biographique de ma mère.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

J’ai exprimé le désir d’écrire ce livre pour me débarrasser d’une idée fixe. L’épreuve que j’ai traversée à travers l’état d’esprit d’une schizophrénie m’a incitée à me libérer des expériences qui m’assaillaient. Ce livre, plutôt lyrique, est l’aboutissement d’un travail de remise en forme. Les idées plus claires, l’art d’exister, et la sortie de l’isolement, ces critères sont aussi à valoir sur ma tendance à l’expression écrite.

A quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?

Ce livre se destine à un public concerné par des études de psychologie, des expériences similaires de thérapie artistique. Des lecteurs qui veulent exprimer leur douleur à leur tour. Ou bien à des personnes qui s’intéressent de près ou de loin à la schizophrénie. Je pense par exemple au corps médical, des médecins qui cherchent à comprendre les rêves.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?

Je n’ai en rien exprimé le souhait de transmettre un message dans ce livre. Je cherche peut-être à montrer une certaine approche des passions humaines.

Où puisez-vous votre inspiration ?

Pour moi, l’inspiration est venue d’une actrice. Sinon, écouter de la musique permet de remuer des sentiments enfouis. Ce livre est individualiste, personnel. L’inspiration soufflée tire d’un vécu.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?

J’ai d’abord fini d’écrire un complément de ce premier livre, donc un tome 2. Maintenant que je suis libéré d’une quasi « autobiographie », j’ai envie d’écrire une fiction, une histoire qui finalement résume vers ce en quoi je deviens, c’est-à-dire un homme dépourvu de sentiments, et qui tente de penser par une forme de logique, un système plutôt automatisé. Romance et formatage en seront les ingrédients. Pour la forme de l’écriture, j’essaye de me placer comme un metteur en scène qui filmerait ses acteurs.

Un dernier mot pour les lecteurs ?

Je pense que la nouvelle littérature se cherche. Pour moi, tout est dit dans cette matière. Mais,des auteurs de fan fiction sont encore à l’épreuve. Apporter de la vitesse, des individualités,l’autofiction, ou encore reprendre des idées et les manipuler. Je pense qu’on peut établir un pont entre le roman et le cinéma. L’écriture doit être photographique parfois. Sinon, il y a la vieille formule de l’écrivain engagé. L’intrigue d’une histoire demeure quand même le ciment d’un livre.