Interview écrite

Rencontre avec Alain Desgris, auteur de « Ordres et rites maçonniques »
5 octobre 2018
Posté par
Éditions Edilivre

Rencontre avec Alain Desgris, auteur de « Ordres et rites maçonniques »

Présentez-nous votre ouvrage.

Ce livre a pour but de faire découvrir les lieux, les dates d’apparition des rites maçonniques, leurs assises, leurs inventions, leurs nécessités symboliques, leurs argumentaires et leurs détournements. Il précise aussi les noms de leurs inventeurs jusqu’en 1934. Tout ce qui s’est passé par la suite ne résulte le plus souvent que d’amères désillusions de frères moins écoutés et dont les avis et propos, plus politiques, ont fait dériver des systèmes, les ont partagés, scindés pour créer d’autres groupes nés de scissions improbables.

 

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

Franc-Maçon, tour à tour orateur, premier et second surveillant, vénérable maître, commandeur… j’ai pu m’apercevoir que peu de frères connaissaient parfaitement les origines de leur rite, ses modifications, le symbolisme qui y était rattaché et la doctrine qui y était dissimulée. J’ai donc conçu ce livre comme un moyen d’éveil et de rectification de loges déviantes laissées à l’abandon par insouciance et par méconnaissance de quelques frères mieux préparés aux agapes qu’aux rites qu’ils auraient dû connaître. (Un comportement approximatif, pervertit en effet tous les frères initiés et la loge dans son entièreté). Les écarts, nombreux altèrent régulièrement les rituels amenant des frères à douter de ce qu’ils ne comprennent pas. Beaucoup se sont ainsi perdus entre leurs émois et leurs compréhensions, travaillant sans éclat, sans volonté, sans véritable foi dans des rites et des Loges totalement isolées de l’illumination qu’avaient souhaité leurs créateurs. Hier encore certains rites dit d’Union ou d’oralité étaient pratiqués par des loges dont les particularités premières furent d’être des loges d’instruction où les frères pratiquaient un rituel de façon rigoureuse afin de former les maîtres d’autres loges à la symbolique ; qu’est-il advenu aujourd’hui de cette qualité qui faisait « un vrai maçon » ?

 

À quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?

Cet ouvrage s’adresse à toute personne intéressée par la Franc-Maçonnerie et paradoxalement aux frères qui « maçonnent » sans trop connaître les rites dans lesquels ils sont censés adhérer et pour lesquels ils prennent des engagements moraux sans savoir où le système va les mener ; à moins qu’ils n’aient choisi que leur propre et future « glorification ».

 

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?

Le message a déjà été évoqué. Beaucoup de frères cherchant se sont perdus, non par volonté mais par des archives, souvent manipulées, manquant de dates et de précisions. Chacun, depuis les origines, a apporté une pierre qui s’est avérée différemment façonnée car elle ne s’emboîtait pas à l’endroit où on voulait qu’elle fut, à moins de penser qu’elle aurait dû, si la vérité en était la base, former un seul et unique système de pensée. Ce ne fut pas le cas ! Et, lorsqu’un Pic de la Mirandole prônait un syncrétisme de pensée, Kircher alignait ses d’extravagances, Terrasson s’empêtrait dans des affabulations et d’autres comme Court de Gibelin se noyaient dans des approches allégoriques qui ne permettent plus, en notre siècle notamment, d’accorder une quelconque crédibilité historique à un rite ou à un autre. Beaucoup de maçons, malheureusement, ne peuvent « qu’épeler » des années durant et, tout en consultant des textes anciens, porteurs de messages adaptés à leurs temps, ils ne feront que les transposer à leur époque et selon leurs propres connaissances qu’ils ne dépassent pas toujours. Il en fut ainsi de traditions et de textes insuffisamment compris qui donnèrent lieu à des constructions parfois intellectualisées parfois mêlées à des concepts faux ou édulcorés portés par des dispensateurs dépassés.

 

Où puisez-vous votre inspiration ?

Comme tout document d’histoire, ce livre est basé essentiellement sur des ressources retrouvées ça et là dans des fonds d’archives, des bibliothèques et beaucoup d’échanges internationaux afin de vérifier chacun des textes trop souvent interprétés. J’essaie de changer les mentalités, les acquis par répétitions, pour découvrir ce qui se cache sous l’écorce des choses.

 

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?

Je travaille sur plusieurs projets ; l’un concerne encore la maçonnerie et ses bases doctrinales suivie, dans sa seconde partie, d’une série d’investigations concernant la synarchie maçonnique. Cette dernière partie, qui concerne des systèmes économiques, financiers de pouvoirs et de contre-pouvoirs, touche de si nombreuses entreprises, pays lobbies et personnalités, qu’il est nécessaire de vérifier chaque mot, chaque phrase afin de « n’être pas suicidé ». Je travaille aussi sur une série de livres de contes avec scénarisation.

 

Un dernier mot pour les lecteurs ?

Ce livre fait partie d’un ensemble où les lecteurs intéressés par l’histoire de la Franc-maçonnerie, des Rose-Croix, des Templiers, des Carbonari, des Illuminati trouveront réponse à toutes les questions qu’ils ont pu ou pourraient se poser. Il sera utilement complété dans la même collection par les livres de la même collection sur : les rapports entre l’Église et le monde maçonnique ainsi que sur les dérives politiques de la Franc-Maçonnerie, à peine fut-elle créée.