Interview écrite

12 novembre 2012
Posté par
Flora

Rencontre avec Alain Boiret, auteur de «Une vie habitée»

Une vie habitée est votre huitième ouvrage publié chez Edilivre. Faites-nous découvrir en quelques mots votre œuvre.
Parmi les genres littéraires reconnus, je ne m’étais pas encore intéressé à ce que l’on appelle l’épopée, qui est un conte fantastique en vers. Avec Une vie habitée, c’est chose faite ! Tandis qu’il est en train de naître, Benjamin nous fait part de ses sentiments, de son ressenti, alors qu’un vieillard transparent assiste à l’accouchement et l’accueille silencieusement. Tous deux vont évoluer de façon différente tout au long de l’histoire. Mais qui est cette apparition ? Que représente-t-elle ?
Tous ceux qui me feront connaître leur impression recevront mon explication. Je suis particulièrement heureux d’avoir écrit ce petit livre de cent pages en vers parce que l’alexandrin donne du rythme à l’écrit et que le rythme c’est la vie !

Pouvez-vous nous parler de votre personnage principal, Benjamin ?
Benjamin est le fils unique d’un couple de cadres moyens relativement aisés et éduqués selon les principes bourgeois en vigueur dans nos pays judéo-chrétiens. Vite socialisé : crèche, école maternelle, Benjamin va exécrer l’école mais adorer l’université et les études supérieures. Intelligent et travailleur, il sera avocat d’affaires et épousera une collègue. Sa vie matérielle est facile mais douloureuse sur le plan sentimental. Heureusement, son visiteur transparent ne le quitte pas et l’aide à traverser sa vie d’athée en recherche de spiritualité sans le savoir vraiment. Benjamin est un homme droit. Attaché à ses valeurs il est intègre, même s’il est ambitieux. Attachant et fragile sous des airs de grand patron, Benjamin est un « honnête homme ».

Quelles ont été vos sources d’inspiration pour cet ouvrage ?
Une épopée est une très ancienne façon d’écrire une histoire. Base des récits des trouvères et troubadours, j’avais très envie de m’y risquer. Mais il faut écrire quelque chose qui sorte vraiment de l’ordinaire quitte à ne pas être à la mode, ce qui est loin d’être une préoccupation pour moi. Je crois que la Légende du roi Arthur (pas celle que l’on voit à la télévision : Kaamelott, mais la vraie légende), est sans doute une des passerelles possibles entre mon histoire et la légende si l’on considère la dame du lac comme un personnage capable de faire évoluer le roi Arthur. J’ai tenté de suivre les règles des chansons de geste. Quel plaisir !

Pouvez-vous nous parler de vos autres œuvres en quelques mots ?
En quelques mots, il est difficile de parler de sept autres ouvrages mais je vais essayer tout en essayant de ne pas être trop long.
– Parasite en tête (seul ouvrage signé Louis Laurent) : malade depuis de nombreuses années, j’ai écrit la vie d’un malade atteint de mes ennuis. Une thérapie ?
Souvenirs de guerre : le grand-père de ma femme, Nadine, a été fait prisonnier par les Allemands en  1940. Elevé à la campagne, sans beaucoup d’instruction, il a quand-même écrit un journal illégal durant sa captivité en camps de prisonnier en Allemagne. J’ai repris son texte sans en changer ni le sens ni le contenu. Qu’il a dû souffrir de la faim !
– Contes animaliers : Trois contes philosophiques qui mettent en scène des animaux : bisons, loups, lynx, chevaux, raton laveur, vautour, chien, …
– Narcisse Paume : un roman qui raconte la vie d’un jeune homme rongé par l’envie et la jalousie.
– Démocratie : vérité trahie ou véritable utopie ? Un petit document politique dans lequel je tente de crier mon indignation face à une population de femmes et d’hommes politiques qui se croit être une élite alors que ni les uns ni les autres ne savent prévoir quoi et que diriger c’est prévoir. Ils feraient donc mieux d’obéir au peuple plutôt que de vouloir « gouverner », alors qu’ils n’en ont pas les moyens intellectuels que l’on veut bien reconnaître à une véritable élite. Vous voyez, je suis fâché. Mes arguments sont sans doute un peu osés !
– Vendre : métier, art ou vocation : une première partie d’une explication de l’activité commerciale ou plutôt des activités commerciales. Apprentis vendeurs, ce document a été écrit pour vous, vos professeurs et tous ceux qui considèrent que la vente est un sauve-conduit pour ceux qui n’ont pas de diplôme. Ne vous engagez pas à la légère !
– Le pouvoir m’appartient : Une pièce de théâtre en cinq actes, traitée comme une tragédie antique, c’est-à-dire en vers. Elle met en scène des femmes et des hommes, directeurs dans un même groupe et leur relation au pouvoir.

Chaque auteur a des thèmes d’écriture auxquels ils tiennent plus qu’à d’autres. Quels sont les vôtres ?
Profondément chrétien et catholique pratiquant, j’essaie de dire combien j’ai confiance en l’amour et dans les valeurs fondamentales telles la famille, l’amitié, et le dévouement, sans lesquelles, d’après moi, la société individualiste actuelle creuse la tombe des générations à venir. Mes sujets de réflexion tournent autour de mes valeurs, la première étant qu’avant d’avoir des droits, chaque homme a des devoirs, envers lui, ses proches et la société même. C’est autour de ces valeurs que je construis mes fictions.

Que cherchez-vous dans l’écriture ?
Ecrire est un plaisir. Malade te physiquement diminué, je trouve dans l’écriture un moyen de m’exprimer en prenant tous les risques possibles parce que ce qui me motive n’est pas la vente de mes ouvrages, je ne peux pas me déplacer facilement pour les promouvoir, mais c’est l’occasion qui m’est offerte de dire ce que je pense et ce qui me hante. Grâce à Edilivre qui accepte les auteurs inconnus comme moi, j’ai mon nom sur un livre ce qui est un rêve de toujours ! Certains ne voient d’intérêt qu’à écrire un testament pour permettre à leurs héritiers de continuer de penser à eux après leur mort. Moi, grâce à Edilivre, je laisse la vie à ceux qui me survivront ! Un grand merci à Edilivre pour cela ! Et puis merci surtout au personnel de notre maison d’édition. Leur patience, leur accueil et leur bonne humeur sont des réels cadeaux !

Pouvez-vous nous parler de vos projets littéraires à venir ?
J’ai encore trois ouvrages en cours. L’un est en cours de correction et les deux autres sont terminés mais pas encore finalisés. Ceux qui écrivent savent bien ce que je veux dire ! Le premier est un roman de fiction politique qui s’intitule : Destins croisés. C’est l’histoire de deux jeunes gens Victoire et Serge qui, après avoir fait l’ENA, se livrent à la vie politique chacun à sa façon. Leurs parcours vont les faire se croiser, se combattre, s’allier … Le deuxième ouvrage est le deuxième tome de ma réflexion sur la vente. Il pourrait s’intituler : Vendre dans un monde complexe. Pour le moment il est entre les mains des « savants » que je cite de façon à obtenir leur accord. Enfin, je mets la dernière main à un ouvrage très particulier puisqu’il s’agit de ma compréhension  de l’Evangile de saint Luc. J’ai décidé d’écrire cela en alexandrins. C’est difficile croyez-moi. Ce n’est pas un texte qui se veut religieux mais simplement un cri d’amour d’un fidèle pour le message de Jésus Christ. Trouvera-t-il un éditeur ? Comme vous le voyez, j’ai encore un peu de travail ! Adhérent au Club des Auteurs Picards, je souhaite dire à tous ceux qui me liront qu’il y a une grande richesse dans les réunions de club. Si vous ne faites pas partie d’un des clubs, inscrivez-vous. C’est un autre cadeau que nous fait Edilivre. Profitez-en !