Projecteurs braqués sur la nouvelle adaptation de L’Ecume des jours

Connu sous des pseudonymes aussi originaux que les anagrammes Bison Ravi ou Brisavion, Boris Vian inspire toujours autant le cinéma français. Cap sur la dernière version de L’Ecume des jours. 

Audrey Tautou et Romain Duris dans la peau de héros enchanteurs
Attention, phénomène ! A l’écran le 24 avril prochain, le chef-d’oeuvre littéraire et onirique de Boris Vian, est adapté sur grand écran par Michel Gondry. Ce réalisateur, d’habitude très discret dans les médias, connut notamment la consécration, en 2004, grâce à Eternel Spotless of the human mind, long métrage sur la perte de la mémoire mettant en scène Jim Carrey et Kate Winslet. Deux étoiles du cinéma français incarnent les rôles principaux de ce biopic prometteur : Romain Duris interprète le romantique et désespéré Colin, Audrey Tautou joue le rôle de sa charmante fiancée.

Ces derniers se sont révélés omniprésents cette année avec Thérèse Desqueyroux, transposé du célèbre roman de François Mauriac, et Populaire de Régis Roinsard. Ils se retrouvent enfin dans des rôles-phares, à leur mesure, (dix ans après leur collocation dans L’Auberge espagnole et Les Poupées russes). Fidèle à l’atmosphère imaginaire de l’ouvrage de Boris Vian, ce film à gros budget (les effets spéciaux ont tout de même été déployés) devrait parvenir en tête des box-offices printaniers. Aux côtés de ce duo qui crève littéralement l’écran, figure une superbe brochette de comédiens parmi laquelle Omar Sy, éternel héros d’Intouchables, l’humoriste Gad Elmaleh, Jean-Pierre Darroussin (protagoniste du Cœur des hommes), et Charlotte Le Bon (présente dans le dernier opus d’ Astérix sous les traits de la fiancée anglaise de Goudurix).

Petit avant-goût de l’intrigue : décryptons le livre avant de regarder le film !
Avez-vous déjà lu L’Ecume des jours ? Ce roman, basé sur une histoire entièrement fictive, se déroule sur un continent bien réel, aux Etats-unis, entre la Nouvelle-Orléans, Memphis, et Davenport. Notre auteur avoue pourtant n’y avoir jamais mis les pieds !
Introduisant un univers allégorique fort, L’ Ecume des jours met en scène Colin, rentier fortuné, qui s’éprend de la séduisante Chloé lors d’une fête des plus magiques. Jusqu’ici, tout semble se dérouler « pour le mieux dans le meilleur des mondes » si l’on reprend la formule de Voltaire. Mais ce bonheur intense et furtif est malheureusement contrarié par la maladie de la jeune femme. Le nénuphar géant qui parasite les poumons de notre héroïne représente en réalité une grave tumeur cancéreuse… Véritable hymne à l’espoir, flirtant avec l’absurde et le surréalisme, L’Ecume des jours ne cesse d’osciller entre légèreté et gravité.

Les thèmes de la lutte, du combat, de l’attente dominent l’ouvrage.
Parallèlement aux mésaventures sentimentales de Chloé et de Colin, l’histoire de Chick, meilleur ami de ce dernier nous est relatée. Fasciné par Jean-Sol Partre, figure du penseur et contrepétrie de Jean-Paul Sartre, celui-ci en délaisse sa promise, Alise. Nourrissant une réflexion approfondie sur le déchirement entre passion physique et spirituelle, Boris Vian expose l’histoire de deux couples, à priori si différents et, au destin tellement similaire…
Retenons une phrase-clé de Colin, qui retranscrit à elle seule toute l’ambiance de ce bijou littéraire : « Je ne veux pas gagner ma vie, je l’ai » !
Verrez-vous cette adaptation de L’Ecume des jours ?

Article écrit avec la participation de Camille