Livre

Mu'alaquât (suspendues)

Mu'alaquât (suspendues)

Par Nadir Remita

Thème : Poésie

Date de publication : 18/09/2015

Ouvrage d'art. Des peintures et leurs légendes.


  • Roman (134x204)
  • 56 pages
  • ISBN : 9782332982414
12,50 €
5,99 €
Papier
Numérique

Nadir Remita

Biographie

Nadir Remita

Né dans une famille de cheminots algériens, Remita étudie la peinture, la publicité et l'infographie, il entame sa carrière comme illustrateur et dessinateur de presse, puis se dirigea vers le design graphique et l'infographie, esprit anticonformiste, il se détourna d'une carrière publicitaire pour se consacrer à l'art plastique, sa plus grande passion. Son travail de jeunesse révèle déjà son goût pour le signe, il devait subir alors une triple influence : la calligraphie arabe, le signe berbère et l'architecture des médinas du Maghreb. Après avoir été sensible à l'oeuvre de Khadda, d'Atlan et d'Issiakhem, il doit sa libération artistique en termes de maniement d'éléments plastiques, on y trouve le fourmillement sinueux, les entrelacs et les arabesques qui installent un langage dispersant et souvent dramatique, il étudie la possibilité plastique de la calligraphie arabe et extrême orientale ainsi que du signe berbère, ses peintures révèlent alors une expression à la fois violente, brutale mais profondément mystique, déroutante et énigmatique, rendue dans une matière épaisse et des textures empattées, cette expression traduit sa conception d'un être révolté condamné à la solitude de celui qui lutte pour repérer une voie dans les ténèbres conventionnelles et qui en dépit de tout, y parviendra. Vision d'une intensité souvent dramatique et toujours grandiose, souvenir et rêve d'un artiste héritier d'une culture et d'une sagesse millénaire, en quête du « temps perdu » et dans les interrogations du présent nous entraîne dans les méandres intérieurs de ses demeures successives, variantes de l'inatteignable demeure immatérielle. A travers sa peinture Remita nous invite à méditer l'univers intérieur, cet univers qui chez lui nous fascine, nous envoûte et nous laisse perplexe, tant il est imprégné de poésie secrète et d'obscure magie… Y pénétrer ? Il est des demeures mémoires qui toujours garderont leurs mystères. Remita a centré son travail sur l'espace -demeures-mémoires- qu'il met en scène, qu'il charge de ses tensions de ses angoisses, il le délègue comme image du monde ou nous vivons, dénonciation d'une société ou l'espace dépecé, sanglant, écartelé, torturé, décapité le plus souvent réduit à ses fragments, prenait place dans une construction rigide un quadrillage inflexible ou une machinerie évoquant quelque lieu indéfini de torture liée à la civilisation contemporaine et à la société policière, cette image obsessionnelle, vivante malgré sa connotation “mortifiere” est en train de basculer, de dévier de ce territoire de mort vers le territoire de la vie. Alors même s'il montrait de l'espace une vision morcelée Remita faisait passer des énergies positives semblables sans doute à celles qui animent jusqu'au dernier souffle les condamnées acharnés à conserver leur vie. Remita disait déjà la force de la vie palpitant sous la couleur maculé des espaces écorchés malgré l'emprisonnement de la forme martyrisé par des structures implacables. Remita se délivre d'un environnement oppressif de l'essentiel de la scénographie. Ainsi dans un mouvement très libre se font et se défont des espaces traversées par - des signes mémoires - Ces espaces restent habités par le tremblement de l'angoisse. Ils sont en mutation, en perpétuel mouvement arrêtés, le temps minuté d'une association fulgurante, qui peut se rompe dans l'instant même. Après “le huppe messagère” sa dernière exposition et le vibrant hommage qu’il avait rendu à Jean Michel Atlan précurseur de la peinture moderne algérienne, Remita poursuit ses errances à travers les espaces -demeures-mémoires- du Maghreb. Dans cette nouvelle série il retrace l’extraordinaire résistance de vivre en se nourrissant de minuscules tranches d’espoir, au milieu des cratères et des hécatombes. Peintre de l’espace maghrébin, Remita en dégage la poétique avec toute la complicité qui le lie à son environnement. Il en restitue l’identité, témoignage du temps qui passe, hommage à un espace générateur d’évasion et de méditation. Les oeuvres ressentes de Remita parlent du vécu d’un homme, de ses extases, de son étonnement, il semble trempé dans l’originalité d’une aire de civilisation dans laquelle il trouve son rythme et s’exprime.Dans cette série, le réel n’est pas ce que l’on voit: il est -comme “ la vraie vie”- ailleurs dans l’invisible, dans l’impossible pure possibilité, unité des contraires, retour et origine, contradiction existentielle. Cet espace métaphysique, rythmé comme une (sama) de ”derviches tourneurs”en folie nous fait courir vers notre propre mystère, l’artiste alors, a rempli sa sulfureuse mission: après son passage, il nous est impossible de simplement tourner la page.

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Avis des lecteurs

encouragements - 08/12/2015

Bravo Nadir, continue ton travail, beaucoup d'artistes Algeriens devraient s'inspirer de ta démarche tant pis s'ils ne le comprennent pas, et tant mieux pour ceux qui savent suivre le bon exemple. Encore bravo et bonne continuation. Rahmen B.