Mourou Kari

« Or pour moi, c’était difficile de bricoler un texte de français sans pouvoir utiliser les mots et expressions que je ne connaissais pas en cette langue. Lors d’un devoir de rédaction où il fallait raconter une partie de pêche, j’avais cité des espèces de poissons en punu, ma langue maternelle. Diloulou di mougueni, Diloulou, Difou… Cela m’avait valu le plus grand châtiment de toute l’école. Ainsi, le montère Koumoulonsi avait publiquement lu mon devoir en soulignant avec insistance mes erreurs. Cela suscita les rires moqueurs de tous les élèves. Puis sans vergogne, il m’accrocha de toute sa force autour de mon cou un crâne de singe que je devrais porter à l’école pendant une semaine. Voilà dans quelle condition me fut attribué le sobriquet Mourou Kari. »