La mélodie des mots le titille depuis longtemps. Éric Untz s’est lancé dans l’écriture de son premier roman, « C’est la faute à Prévert », qui incite à voyager jusqu’au bout de nos envies. Il vient d’être édité aux éditions Édilivre. Rencontre.
Rouvroy.
Le poète Prévert résonne comme un fil rouge dans la vie d’Éric Untz. L’homme à l’œil poché et à la cigarette pendouillante surgit ici et là à des moments clés de la vie du Rouvroysien. Ça tombe bien, car Éric Untz apprécie cet être anticonformiste et la poésie de ses textes. «
On sent toujours une musique dans ses proses, au point qu’elle inspire des musiciens, dont je fais partie. »
Sur un poster, Prévert me regardait d’un air placide, semblant m’interroger sur ce que je faisais là.
Éric est fan de musique depuis ses 17 ans. Il sera professeur de piano puis de chant et encadrera même la chanteuse Louane pendant huit ans. « Mais vivre de la musique, c’est pas simple », avoue-t-il.
Il passera des concours « pour avoir quelque chose de durable et vivre mes passions à côté ». Devenu agent territorial à Billy-Montigny, il s’occupe de la programmation culturelle et du journal municipal. Il est aussi correspondant de presse. Il prend goût aux articles sur des faits locaux qu’il agrémente d’anecdotes, pour offrir un « plus » au lecteur.
Quatre ans pour
donner vie à son roman
Départ pour Paris, où il devient gardien de la paix. Mais ce boulot ne l’éclate pas.
L’écriture le titille à nouveau. « Sur une anecdote », Prévert apparaît. « J’étais dans un centre culturel. Sur un poster, Prévert me regardait d’un air placide, semblant m’interroger sur ce que je faisais là. » Le déclic. Éric part pour l’Ardèche. Si Prévert trouvait son inspiration dans les bistrots enfumés et les jardins publics, Éric écrit « en s’inspirant de la nature », avant de revenir au bercail.
La langue française, il la chérit depuis longtemps et prend enfin la plume. Quatre ans pour donner vie à un premier roman qui n’est pas « une autobiographie, sauf peut-être au début du bouquin », car comme son personnage, Paul, « qui peut être chacun de nous », l’auteur se sent coupable « de ne plus rêver ».
Paul s’échappe de sa condition, rencontre des personnes pittoresques qui lui redonnent le goût de retourner à sa passion. C’est la faute à Prévert est un inventaire de drôleries et de poésie. Une incitation à voyager jusqu’au bout de ses envies.