Actualité Edilivre

7 mars 2013
Posté par
Flora

L’expression de la semaine : Une grenouille de bénitier

Cette semaine, nous vous proposons de découvrir l’expression : une grenouille de bénitier.
A la fois humoristique et péjorative, cette maxime désigne un individu de confession catholique, fervent adepte de la messe. Passant la majorité de son temps à l’église, la « grenouille de bénitier » fait preuve d’une dévotion immodérée.
Pourquoi le batracien est-il donc associé au réceptacle contenant l’eau bénite ?
Le bénitier correspond à l’objet dans lequel les fidèles trempent leurs doigts avant de faire leur signe de croix. Tout comme les grenouilles qui ne peuvent survivre loin de leur mare, les bigots ne peuvent se passer de cérémonies religieuses, faisant de la foi le centre de leur existence.

Cette comparaison animalière fait donc référence aux croyants assis près du bénitier lors de la messe, aussi bien installés que les grenouilles dans leur marre ! Par ailleurs, cette expression renvoie aux attitudes parfois futiles des bigots et bigotes qui se confondent en bavardages inutiles et cancaniers, se plaisant à colporter les ragots, tout comme les batraciens croassent.

L’archétype du faux-dévot reste sans conteste, dans notre littérature, Tartuffe, célèbre personnage de Molière, incarnation typique de la grenouille de bénitier. Ce personnage éponyme, figure principale de la pièce en cinq actes, manipule Orgon, jusqu’à devenir le directeur de conscience de ce dernier. Après qu’on lui ait proposé la main de Marianne, la fille d’Orgon, Tartuffe tente de séduire Elmire, l’épouse de ce dernier, puis de s’emparer de l’héritage de son protecteur avant d’être démasqué.

Nos voisins européens utilisent des expressions truculentes, équivalentes à celles-ci. Tandis que les Allemands parlent d’« une souris d’église », les Espagnols évoquent « un rat de sacristie ».

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