Autour du livre

L’expression de la semaine : Être au bout du rouleau
17 avril 2014
Posté par
Flora

L’expression de la semaine : Être au bout du rouleau

Cette semaine, nous vous proposons de découvrir l’expression : Être au bout du rouleau.

Cette expression imagée signifie aujourd’hui être épuisé, aussi bien moralement que physiquement. Si l’on associe aisément le « rouleau » à l’outil cylindrique, sachez qu’à l’époque médiévale, nos ancêtres disaient être « au bout du rollet » et c’est en fait dans les livres que l’expression puise son origine ! En effet, avant que le livre relié ne soit inventé,  le « rôle » était une sorte de bâton fait d’ivoire ou de buis. Sur celui-ci, on collait des feuilles de papier bout à bout, qu’on enroulait ensuite autour de ce « rôle », ce qui faisait office de livre.

Les rôles ont ainsi été utilisés et conservés jusqu’à la fin du 17ème siècle, et plus principalement dans le domaine théâtral puisqu’on appelait « rôle », le parchemin sur lequel était écrit les dialogues des acteurs médiévaux d’une pièce de théâtre. Ceci dit, lorsqu’un comédien avait justement obtenu un petit rôle, on disait de lui qu’il avait un rollet, car peu de répliques, et donc peu d’arguments. C’est tout naturellement qu’on en est ainsi venu à dire de celui qui n’avait plus aucune réplique, qu’il était au bout du rollet. Par extension, quelqu’un qui était au bout de son rollet était quelqu’un qui ne savait plus quoi faire dans ce qu’il avait entrepris, encore moins quoi répondre ou trouver de quoi surmonter un obstacle.

Quelques années plus tard, toujours à partir du « rôle », est enfin apparu le fameux « rouleau », qui se voulait être le diminutif de « rôle de papier » pour désigner les rouleaux de papier utilisés à la banque et qui servaient déjà à l’époque à ranger les pièces de monnaie. Être au bout du rouleau signifiait donc ne plus avoir de ressources, après avoir utilisé toutes ses pièces. Au fil du temps, le sens de la métaphore est resté le même mais il s’est étendu à tout type de ressources, et plus particulièrement au sentiment de faiblesse physique ou morale que l’on peut connaître parfois.

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