Les suites espagnoles

Les suites espagnoles est un triptyque poétique prenant racine dans le regard d’un homme, Pedro del Mano – exilé semblable à tous ces espagnols ayant subi Franco, sa dictature – qui se souvient du Vent de la terre, d’Avant l’exil et de Buenos Aires comme autant de cicatrices de son histoire, de l’histoire de son pays.
La Bête immonde est toujours là, du nord au sud, de l’est à l’ouest, attendant juste la faiblesse de nos démocraties pour imposer sa rage et nourrir sa haine de nos peurs.

« Terre brûlée ou j’écris parfois
Lorsque le vent me laisse tranquille
Que la bête sommeille
Et qu’il me reste du souffle pour manier
mon râteau

J’écris alors de mes doigts griffus
L’ensorcelle des stupeurs
Le revers de ma peur
La joie de ta mort en cinq lettres
sans rature

Ma terre rouge si riche du sang
Pauvre de ceux que tu as tués
Reçoit ma raison rien qu’un trait
Et qu’il me reste des mots pour bannir
tes cachots. »