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L’emploi du subjonctif
27 janvier 2022
Posté par
AA Victoria

L’emploi du subjonctif

Ah ! l’emploi du subjonctif ! Vade retro satana ! C’est bien la bête noire de tout un chacun. Il donne du fil à retordre, oblige à se questionner sur son usage. Comment et quand l’utiliser… Pour que vous puissiez faire ami-ami avec lui, suivez le guide. Vous verrez, il n’est pas si méchant que ça, en plus, il est facilement domptable.

Comment se présente le subjonctif ?

Notre cher subjonctif, qu’il s’incruste dans une proposition subordonnée ou principale, sera précédé de son imparable compagnon « que ». On le trouvera aussi sous quatre temps :

  • Subjonctif présent : qu’il chante
  • Subjonctif passé : qu’il ait chanté
  • Imparfait du subjonctif : qu’il chantât
  • Plus-que-parfait du subjonctif : qu’il eût chanté

À savoir que les deux premiers auront droit de cité tant à l’oral qu’à l’écrit, alors que les deux autres, dorénavant (trop) largement boudés, trouveront leur place uniquement dans une écriture soutenue. À moins d’un discours ampoulé à l’extrême, ces derniers n’auront pas l’honneur de se présenter dans une conversation.

Quand faire intervenir le subjonctif ?

Le subjonctif sort de sa tanière en cas de doute, d’incertitude, de volonté, de souhait, d’éventualité… bref, dès lors que l’on veut exprimer une possibilité sans avoir la certitude d’un résultat :

Mes tympans voudraient tellement qu’il chante plus juste…
(mais rien n’est gagné, semble-t-il).

Ou bien même une émotion :

Je suis tellement heureux qu’il ait enfin fini de chanter !

Mais il peut aussi faire office d’injonction :

J’exige qu’il sorte d’ici ! Je n’en peux plus de l’entendre !

Cependant, si vous voulez exprimer une certitude, l’indicatif sera de mise, remettant au placard le subjonctif :

Je suis sûr qu’il ne sait pas chanter !

Mais si cette même phrase est présentée à la négative, l’indicatif retournera dans l’ombre pour mettre la lumière sur le subjonctif. Et pourquoi ? Mais voyons, parce que le doute est de nouveau présent ! Quelle question !

Je ne suis pas sûr qu’il sache chanter !

L’espoir aussi fait appel à l’indicatif ; le doute ne pouvant être permis !

J’espère qu’il sait chanter, celui-là !

Je pense qu’il sait chanter… enfin, j’espère !

Le subjonctif est aussi au garde à vous dès qu’un superlatif relatif (le plus, le pire, le seul que, le dernier qui…) s’immisce dans la proposition principale :

C’est le pire chanteur que l’on ait jamais entendu !

* Vous remarquerez que dans cette construction avec « jamais », on oublie la négation. Avant que vous en demandiez la raison, on va vous la donner en tournant la phrase autrement : c’est le pire chanteur parmi ceux que l’on a déjà entendus. En effet, pas de négation en vue, mais bien une affirmation bien appuyée ; d’où le superlatif, me direz-vous. Eh oui, trop fort !

On peut aussi retrouver le subjonctif jouant le rôle de proposition indépendante ou principale (celle-ci se suffisant à elle-même pour s’exprimer) dans le cas d’injonction, d’indignation ou de souhait, voire de supplication :

— Qu’il sorte de cette pièce ! C’est un ordre !

— Que je quitte cette pièce ! Vous me voyez indigné, môssieur !

— Qu’il s’en aille, je vous en prie !

Le subjonctif et les conjonctions

Il prendra sa place après les conjonctions : pourvu que, quoique, quoi que, bien que, avant que, pour que, de peur que, afin que… bref, tout ce qui exprime une intention, un but, une action qui n’a toujours pas eu cours, mais qui est possible :

Pourvu qu’il ait vite fini, je n’en peux plus de l’entendre !

Toutefois, oubliez-le quand vous utilisez la conjonction « après que ». Et pourquoi ? vous dites-vous, les yeux écarquillés, l’air ébaubi. La raison est simple : c’est parce qu’elle exprime un acte antérieur, donc déjà réalisé. Il ne s’agit donc plus d’une subjectivité, mais d’un fait, d’une réalité.

Il est sorti de la salle après qu’il a enfin lâché les dernières notes.

Ah ! Et dernier petit point ! Exit les « malgré que » qui écorchent les oreilles et les yeux dans les conversations et écrits ! Qu’ils soient proscrits à jamais ! La seule fois que l’on utilisera cette formulation, c’est dans l’expression figée « malgré que j’en aie, ou qu’il en ait », qui signifie « malgré moi, ou lui ». Ainsi, préférez « bien que » ou « malgré le fait que ».

Bien qu’il nous dise chanter depuis longtemps, on a beaucoup de mal à le croire…

Alors, vous en conviendrez, ce n’était pas si compliqué que ça, en fin de compte. Cette règle est d’une telle simplicité qu’aucun doute n’est permis face à cette certitude. Vous voilà rassuré, vous pouvez dorénavant vous plonger de nouveau dans vos écrits, la sérénité retrouvée.


Si vous souhaitez consulter l’article précédent sur le pluriel des nombres c’est ici !

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