Joël Moyne est né à Paris en 1933 ; il apprend, chez les « bons pères » les structures de la merveilleuse langue française. Dans l'armée, il se familiarise avec le goût âcre de la défaite. Libéré, les hasards de la vie le voient PDG d'une usine de conserves, où il écrase journellement, jusqu'à ce que faillite s'ensuive, 250 tonnes de tomates fraîches. Dans la promotion immobilière, il débusque le parfum gluant de l'escroquerie, alors il devient dépositaire de presse et se lève très tôt le matin.
Mais le tournant de sa vie, ce sont les chevaux de trait, avec qui il loue d’authentiques roulottes gitanes et des conestogas pour parcourir les petites routes de Provence. Étrangement, cet engagement totalement « bio » débouche sur l'atmosphère glauque des zones de non-droit. Il achève avec son épouse ce chemin chaotique dans une ferme délabrée en compagnie de 17 chevaux, d'une cochonne de compagnie (300 kg) et d'un lapin nain.