L’auteur de la semaine : Raymond Queneau

Cette semaine, nous vous proposons de découvrir l’auteur : Raymond Queneau.

Né en 1903 et mort en 1976, ce romancier, poète, et dramaturge, retient surtout l’attention du public pour la drôlerie de ses textes. Il connaît d’abord la consécration avec Zazie dans le métro, roman d’apprentissage qui revêt de multiples usages, et narre les aventures d’une adolescente dans les transports en commun parisiens.

Après avoir suivi des études de philosophie et fréquenté l’EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales), Raymond fréquente un temps les surréalistes, adhérant même au groupe en 1924. Lié d’abord avec André Breton, père de ce mouvement, il rompt ensuite avec lui. Pour marquer cette séparation spirituelle, il rédige Un Cadavre, véritable négation du cadavre exquis des surréalistes, publié sous le nom de Dédé. Exerçant quelques temps le métier de journaliste, il travaille ensuite aux éditions Gallimard, pour le Comité de lecture-audio, et devient directeur de la « Bibliothèque de la Pléiade ».

Sous l’effet d’une psychanalyse qu’il suit, il fait publier, en 1947, Les Exercices de style, court récit dont certains sont adaptés au théâtre par Yves Robert, cinéaste et acteur contemporain. Cette œuvre, qui lui est inspirée par un concert classique de Jean-Sébastien Bach, nommé L’Art de la fugue, s’impose comme un exercice littéraire de talent, consistant à écrire 99 fois la même histoire dans un style différent ! Texte précurseur et fondateur de l’Oulipo (Ouvroir de Littérature potentiel), ce courant artistique consiste à se libérer de toute contrainte formelle.

L’intrigue d’Exercices de style se révèle des plus banales. Elle rapporte les mésaventures parisiennes d’ un homme affublé d’un long cou qui se dispute, dans un bus, de manière incongrue et virulente avec l’un de ses congénères. Tout comme dans Zazie dans le métro, les transports en commun sont le théâtre d’échanges verbaux rocambolesques, à savourer sans hésiter… ! Ces courts récits, vifs et enlevés sont narrés tour à tour de façon métaphorique, sur la mode de la contrepèterie, de la surprise, du rêve, récits, du portrait, de l’alexandrin, de l’aparté.