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L’auteur à succès du mois : Roland Forgues
6 août 2015
Posté par
Guillaume

L’auteur à succès du mois : Roland Forgues

Nous avons le plaisir de vous présenter « L’auteur à succès du mois », Roland Forgues et son ouvrage Ithaque est mon chemin qui s’est vendu à plus de 500 exemplaires. 

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Quand et comment vous êtes-vous mis à l’écriture ? Qu’avez-vous écrit et publié jusqu’à aujourd’hui ?
Autant qu’il m’en souvienne, cela remonte à loin. Depuis mes premières années de jeunesse et mon entrée au Collège, j’ai toujours eu la passion de la lecture et envie d’écrire. Au lycée en particulier je me suis exercé à la réflexion et à l’explication de textes de quelques grands poètes, romanciers et philosophes  français avec une prédilection pour les écrivains socialement engagés et les poètes maudits comme Villon, Baudelaire et Rimbaud, ou bien encore Lautréamont et ses Chants de Maldoror  pour ne citer qu’eux ; sans parler de certains textes érotiques de Théophile Gautier, de la Marquise de Sévigné et même du Marquis de Sade, interdits mais qui circulaient sous le manteau. L’un de mes écrivains favoris avec l’humaniste Michel de Montaigne  a toujours été François Rabelais, le moine bon vivant et  libertin,  dont la liberté de ton, la truculence et la paillardise des propos, la vie plus vraie que nature en son Abbaye de Thélème, m’ont toujours séduit et amusé. J’ai puisé dans sa Dive Bouteille bien de l’inspiration ! Tout comme, l’année où j’ai préparé mon baccalauréat, j’ai tiré des cours de philosophie  et l’introduction à la psychanalyse d’un formidable professeur de Philosophie, toujours présent dans mes pensées au même titre que le jeune Instituteur normalien qui m’a tiré de mon ignorance,  le goût pour le débat d’idées et pour l’analyse psychologique.

Qu’avez-vous écrit et publié jusqu’à aujourd’hui ?
J’ai publié en espagnol, principalement au Pérou et en Espagne, plus d’une trentaine de livres de critique littéraire sur quelques uns des plus  talentueux écrivains et essayistes du Pérou et d’Amérique Latine, dont plusieurs Prix Nobel de Littérature.  Certains très connus, d’autres moins et la plupart traduits en français. Je me contenterai de citer les péruviens Mariátegui, Vallejo, Arguedas,  Vargas Llosa et Gregorio Martínez… J’ai écrit également des essais sur les mexicains Octavio Paz, Carlos Fuentes et Elena Poniatowska,  sur le  nicaraguayen Ruben Darío, la  costaricienne Ana Istaru, la vénézuélienne Márgara Russotto,  la cubaine Zoé  Valdés et son compatriote Alejo Carpentier d’origine française, les écrivains du Rio de la Plata : Sarmiento, Hernandez, Güiraldes, Roa Bastos, Quiroga, Benedetti, Manuel Puig, le guatémaltèque Miguel Angel Asturias, les colombiens  Rivera, García Márquez, Zapata Olivella, le chilien Pablo Neruda pour ne mentionner que les principaux… m’efforçant d’alterner en permanence l’étude du roman et de la poésie. La critique littéraire a été naturellement le ressort qui m’a conduit à la création et à son « orgasme » pour reprendre le mot de l’un de mes amis, écrivain péruvien. Dans le fond,  la critique littéraire n’est pas si éloignée que cela de  la création. Elle est simplement recréation par le biais de sa propre imagination de quelque chose écrit par quelqu’un d’autre. D’où la relativité de toute critique littéraire… Il n’est pas de Vérité Absolue, il n’y a que des vérités relatives ! C’est ce que la sagesse populaire a exprimé par cette belle formule « Chacun voit midi à sa porte ». Et j’ajouterai, pour ma part, que midi ne tombe jamais à la même heure !

Pourquoi avez-vous écrit ce livre et quelles ont été vos sources d’inspiration ?
Ma principale source d’inspiration  c’est la Vie, au sens plein du terme ! Le goût de vivre et de profiter pleinement du temps qui passe avec l’appel inconscient sans doute  du  désir de liberté que nous portons en nous et de jouissance dans l’éclatement des sens d’Eros. Mais aussi l’envie de montrer la vie collective des gens de la campagne, bien plus riche et truculente que celle des gens de la ville, les expériences de l’Internat dans un collège de province  que certains jeunes d’aujourd’hui,  à l’heure  de l’individualisme forcené, de la communication virtuelle de la tablette et du smartphone,  redécouvrent avec bonheur comme une voie éducative solidaire et une expérience directe, salutaire et souvent marrante.  Créer était aussi un défi que je me lançais à moi-même. Après avoir parlé si longtemps des autres, je me suis dit qu’il était temps que je mette à profit ce que j’avais appris et que j’exprime librement ce que je portais en moi depuis tant d’années. Que je laisse vagabonder mon imagination et ma plume au gré de ma fantaisie plutôt que de ma raison, contrairement à ce que  j’avais fait jusqu’alors dans le cadre de la critique littéraire.

Comment avez-vous connu Edilivre et pourquoi avez-vous décidé de publier chez Edilivre ?
J’ai connu Edilivre par Internet sur recommandation d’amis.  J’ai décidé de publier chez cet éditeur pour deux raisons essentielles. D’une part, parce que publier un premier roman, quelles que soient ses qualités littéraires, chez un éditeur traditionnel connu, sans connaissances dans le milieu de l’édition ou des médias, sans recommandations  particulières de personnalités influentes, est devenu aujourd’hui impossible. Disons-le sans ambages, dans notre société, ce qui fonctionne le mieux c’est le piston ! Les groupes contrôlant les grandes marques qui font la pluie et le beau temps dans le monde de l`édition en connivence avec les médias s’intéressent avant tout aux perspectives de ventes et à la notoriété des auteurs. De ce point de vue là, le milieu politique et journalistique tient le haut du pavé … D’autre part, la lecture de quelques ouvrages publiés par Edilivre m’a convaincu de l’originalité et du sérieux de cet éditeur qui plus est « alternatif », ce qui n’était pas pour déplaire à mon côté iconoclaste et briseur de tabous. De plus Edilivre m’offrait l’avantage de la commodité et de la rapidité de publication…

Pourquoi avoir choisi les services « couverture personnalisée », « pack numérique » et « référencement lecteurs » ? Qu’ont-ils apporté à votre livre ?
Pour moi, une couverture  doit éveiller l’imagination du lecteur et lui suggérer dès le départ des pistes d’interprétation de ce qu’il s’apprête à lire, d’où l’importance du choix de l’illustration qui en ce qui concerne « Ithaque est mon chemin » reproduit le tableau « La Tempête » De Pierre Auguste Cot (1880).  Il en va de même du deuxième roman « Touche pas à mon rêve », sorti en avril, et reproduisant en image de couverture le fameux tableau d’Eugène Delacroix « La Liberté guidant le peuple » (1830).  Quant au  « pack numérique » et au « référencement lecteur », même si les résultats sont pour l’instant décevants, au départ ils  m’ont semblé  être un plus pour inciter à la lecture, notamment les jeunes générations que j’ai pas mal côtoyées  au cours de mes activités de Professeur universitaire, et qui ont, semble-t-il, de plus en plus  des centres d’intérêt autres que la lecture.  Même si je reste convaincu que le livre papier, grâce au toucher, à la vue et à l’odorat,  donne au lecteur un  plaisir beaucoup plus intense que le livre numérique… Les lecteurs ruraux le savent bien, eux qui sont très sensibles à la beauté des paysages, aux odeurs de la nature et au contact des  êtres et des choses. Et les lecteurs citadins qui se rendent en librairie pour acheter un ouvrage sont mus sans doute par des sentiments analogues.

Vous avez bénéficié de mises en avant dans plusieurs médias. Comment avez-vous fait pour les obtenir et quels ont été les impacts de ces mises en avant ?
J’ai simplement pris contact avec la rédaction de ces journaux en résumant brièvement le contenu du livre, mettant l’accent sur le plaisir que chacun pourrait trouver à  lire un roman qui parle de la vraie Vie, sans tabous, ni faux semblant, avec un point fort : la liberté et la truculence des rapports humains et sexuels dans un village des Pyrénées, plus précisément de Bigorre. Un village singulier certes, mais qui pourrait se situer dans n’importe quelle autre région de France et de Navarre et même ailleurs dans le monde. C’est le côté universel du roman que j’ai particulièrement soigné aussi bien dans la construction romanesque et l’état d’esprit des personnages, que dans l’écriture. Je me suis efforcé notamment de respecter les niveaux de langage correspondant aux différents âges de la vie du personnage central, de sa naissance à ses vingt ans. Cela était d’autant plus essentiel que  le personnage est le fil d’Ariane qui relie les différents chapitres du récit et porte les multiples voix de la narration. Certains journalistes ont relié l’information et, après lecture du roman,  ont fait partager leurs sentiments à leurs lecteurs. Je les en remercie vivement.

Votre livre s’est principalement vendu en librairie. Comment l’expliquez-vous et qu’avez-vous fait en particulier ?
Chez les ruraux la pratique de commander des livres sur Internet est encore peu répandue et le contact avec le libraire et le livre que l’on feuillette avant de l’acheter, reste primordial. Moi-même, malgré ma familiarité avec Internet, je préfère, pour l’achat d’un livre,  me rendre en librairie que de le faire en ligne. C’est pourquoi  j’ai pris contact avec plusieurs libraires pour leur suggérer de commander quelques exemplaires du roman afin de le tenir à la disposition des futurs lecteurs. C’est ce qu’ils ont fait. Les rencontres  et le dialogue  avec ces amis libraires maintiennent en quelque sorte la flamme de l’intérêt porté au roman. Et j’ose espérer que cela continuera…

Comment avez-vous fait la promotion de votre livre (amis, médias, événements, blogs, forums, réseaux sociaux…) ?
Tout cela à la fois. Mais je crois que ce qui a  fonctionné  le mieux en dehors des articles de la presse locale, des courriels aux proches et aux amis, de la promotion sur facebook (qui, en ce qui concerne mon propre compte, touche beaucoup  d’amis à l’étranger mais malheureusement très peu en France), c’est  le bouche à oreille qui a éveillé la curiosité des gens, les commentaires en bien ou en mal de certains lecteurs qui ont cru se reconnaître dans les personnages de fiction, ou cru reconnaître certains de leurs proches ou de leurs amis. J’ai aussi fait le test d’envoyer un exemplaire du roman à la rédaction de quelques journaux nationaux. Mais, comme je m’y attendais, cela n’a rien donné… Même pas un simple « accusé de réception » ! Est-ce étonnant ? Pas vraiment. Car, vous le savez bien, le formatage des esprits par la « pensée unique »  est plus que jamais d’actualité et certains thèmes et faits-divers horribles et inquiétants sont plus porteurs que d’autres! On vit de plus en plus entouré de noir… Je préfère pour ma part la gaité rabelaisienne. C’est pourquoi,  je ne dirai pas  « Merci pour ce moment » de confusions idéologiques et de danse des Egos où le narcissisme et l’appât du gain prennent le pas sur la solidarité, la générosité, et la joie de vivre. La rencontre des visiteurs dans plusieurs salons du livre, et des lecteurs lors des séances de dédicace m’a également permis d’évoquer avec quelques  uns d’entre eux des points sensibles du roman, notamment quelques passages érotiques n’ayant rien à voir, je le précise, avec un quelconque voyeurisme pervers  car le Sexe c’est la Vie ! Comme en témoigne de façon plus nette encore  mon deuxième roman « Touche pas à mon rêve ». La fusion entre mensonge et  vérité  révèle une réalité encore plus vraie que la réalité  concrète sur laquelle le roman a été bâti. C’est ce que le péruvien Mario Vargas Llosa,  prix Nobel de littérature 2010,  synthétise par la belle formule « La vérité par le mensonge ». « Qui l’eut cru ! » J’ai souvent entendu  cette remarque au cours du dialogue avec mes interlocuteurs agrémentée, parfois, de quelques réflexions amusées ou gênées sur la présence du sexe et de l’érotisme, révélant souvent une vieille peur ancestrale cultivée par la culture judéo-chrétienne et perpétuée par l’éducation. Je dois aussi à quelques anciens élèves du Lycée Victor Duruy de Bagnères de Bigorre qui, dans la fiction, se cache derrière le « Lycée Isidore Maldoror  de Las Pibeste-sur-Adour », où j’ai fait mes études secondaires quelques belles incitations à la lecture du roman au détour d’un billet publié dans des journaux locaux.

Quels sont vos projets d’écriture à venir ?
Actuellement j’achève un récit sur le Pérou, basé sur quelques anecdotes singulières et truculentes choisies  parmi mes nombreuses aventures et tribulations au Pérou durant ces trente dernières années de voyages annuels ou bis annuels au pays de Viracocha, le Dieu Créateur sorti, selon la  légende, des profondeurs des eaux du lac Titicaca pour créer le Ciel, la Terre et les Hommes. Mais aussi le pays des trois frères Ayar et de leur baguette magique, créateurs de l’Empire incasique et de sa capitale Cuzco. Ce sont  33 tableaux vivants, images condensées de la vie réelle, qui renvoient à l’histoire péruvienne dans sa double dimension de Réalité et de Mythe des années 1980 à 2010 et l’attribution du Prix Nobel de Littérature à Varguitas, ami du narrateur. Un récit de découverte dans lequel se côtoient la violence et la sérénité, la couardise et la témérité, l’amour et la haine, le mystère et la magie d’un pays fabuleux aux multiples facettes géographiques, ethniques, sociales et culturelles qui n’en finit pas de surprendre et d’émerveiller le Voyageur. Mais sans doute aussi un récit de quête de soi et de rencontre avec l’Autre.

Écrivez 3 conseils que vous pourriez donner aux auteurs Edilivre pour les aider à écrire et à promouvoir leur livre ?
Ah les conseils ! Le seul que je me hasarderai à formuler c’est que chacun trouve en soi  la force de se remettre en question et de se libérer :  Jouissons ici et maintenant  comme disait un fameux slogan de mai 68 que je reprends dans « Touche pas à mon rêve » avec le slogan central  Il est interdit d’interdire . L’écriture est  certainement le meilleur moyen de le faire, et le meilleur moyen d’être soi-même. Et être soi-même, sans esprit narcissique démesuré, est sans doute le meilleur moyen d’être lu et apprécié. Je conclurai par ces mots que le narrateur prononce à propos d’Elise, l’un des personnages clés de « Ithaque est mon chemin » : « Dans la tourmente de l’existence Ithaque est notre chemin à tous. Il faut construire et suivre son chemin coûte que coûte. Voilà sans doute ce qu’Elise a voulu nous dire.  Chaque soldat porte dans sa giberne son bâton de Maréchal, disait-elle souvent à qui voulait l’entendre. Elle a construit et suivi le sien sans jamais défaillir, malgré les dures épreuves que le destin lui a imposées. » « Touche pas à mon rêve », suite et fin de la Saga de Carbouès et de ses habitants consignée dans « Ithaque est mon chemin », illustre également cet aspect des choses au beau milieu de la révolte étudiante de mai 68 qui relie Passé, Présent et Futur et de son écho arrivé déformé dans le village de Carbouès, où il se passe des choses mystérieuses, étranges et dramatiques à la fois, et où les habitants se disent que leurs « petits » s’amusent bien sur les barricades…