Lettre à mes compatriotes

Ceux qui pensaient que la cité serait bien gouvernée si elle était gérée par des philosophes sont des prétentieux et des idiots : ignorent-ils les impondérables naturels de l’espèce humaine ? Le pouvoir et la politique ont des manies troubles dont ne peuvent s’accommoder que les gens qui ont choisi cette discipline – la politique –, parfois malgré eux, reconnaissons-le.
On peut en conclure sans risque de se tromper que la politique est l’homme dans toute sa splendeur, en vices et vertus, faiblesses et forces : la politique est innée, la justesse et la justice acquises. Hors de l’arène, on a le loisir de critiquer les politiciens et de s’en plaindre à cœur joie, mais une fois dedans, on perd de son innocence et de son intégrité.