La Centrafrique écartelée

Malgré le projet généreux, inspiré par les enseignements de la théologie morale et porté par Barthélemy Boganda, le père fondateur, la République centrafricaine s’est installée depuis de nombreuses années dans la violence endémique. Structurée par les comportements des politiques, prêts à déclencher des guerres civiles et à sacrifier sur l’autel de leurs appétits mesquins des milliers de leurs concitoyens, ainsi que par des représentations sociales et des pratiques illégales commises régulièrement par des citoyens ou des agents de l’État impunis, la violence nue, haineuse, cruelle, destructrice, jouisseuse, contre les biens, contre les symboles, contre les personnes, s’est définitivement installée au cœur de la société centrafricaine. Depuis fin 2012, elle est instrumentalisée par les groupes d’exclusion, la Seleka et les Anti-balaka, qui mobilisent tous les deux la conscience des populations sur le chemin de la haine.