Je me souviens

« Les années passées à l’école primaire furent mes plus belles années. Dans le village où j’habitais, il était encore usuel de parler d’école communale. C’était dans les années soixante-dix à Allauch […]. Ce petit bout de femme brune à peine plus grande que nous, énergique, tendre, toute de noir vêtue, coiffée d’un fichu noué au menton par temps de mistral, c’était Ma maîtresse. […] Quand elle arrivait le matin ça me surprenait toujours de la voir plus basse que le volant. Et oui, ma maîtresse savait conduire. On n’arrête pas le progrès. Vouée exclusivement à ses élèves, elle était la mère de tous ces enfants qu’elle avait vu grandir depuis le CP. Elle nous connaissait par cœur, nous instruisait, nous éduquait, nous aimait forcément. Moi aussi je l’ai aimée puis idolâtrée. Aujourd’hui, avec une profonde émotion, je me souviens… »